« Le plus dur est passé » : Goldman Sachs entrevoit un retour aux conditions pré-2008, mais la question est de savoir si c’est une bonne chose pour l’Europe

« Le plus dur est passé » : Goldman Sachs entrevoit un retour aux conditions pré-2008, mais la question est de savoir si c’est une bonne chose pour l’Europe
David Solomon, CEO de Goldman Sachs – Kyle Grillot/Bloomberg via Getty Images

La grande banque américaine a rédigé ses prévisions pour l’année prochaine et elles sont plutôt optimistes pour les États-Unis. L’inflation devrait continuer à baisser, le risque de récession ne serait pas très élevé et les conditions sur les marchés financiers vont s’améliorer. Sans être une année dénuée de risques, 2024 signera le retour à la normale.

Pourquoi est-ce important ?

L'ère post-crise financière touche à sa fin. Cette période a été marquée par une faible inflation, une croissance molle, des taux d'intérêt nuls et des rendements réels négatifs. Cette période de l'argent gratuit nous a menés à la situation actuelle : une inflation qui est montée en flèche et que les banques centrales tentent maintenant de juguler.

Dans l’actu : Goldman Sachs est relativement optimiste pour 2024.

  • L’institution bancaire estime la probabilité d’une récession aux États-Unis à seulement 15% l’année prochaine.
  • Au niveau de l’inflation, Goldman Sachs réalise « que le dernier kilomètre de la désinflation sera particulièrement difficile », mais que l’histoire va dans le bon sens, avec un retour de l’objectif de 2% en 2024.
  • Le niveau de la croissance pourrait lui être impacté par le maintien des taux élevés plus longtemps que prévu. Ce sera aux banques centrales de trouver l’équilibre entre récession et inflation.
  • Mais Goldman Sachs voit de la place pour une bonne performance des marchés. Ainsi, le S&P 500 pourrait croitre de 8% l’année prochaine pour clôturer à 4.700 points.
    • À noter : la banque estime que l’IA n’est pas une bulle et que les entreprises technologiques liées à l’IA continueront de bien performer.

Une nouvelle crise de la dette en zone euro ?

L’essentiel : un retour aux conditions pré-2008.

  • Une inflation basse, une croissance molle et des taux d’intérêt nuls, cette parenthèse post-2008 semble s’être refermée, selon Goldman Sachs.
  • 2023 a signé la fin de l’hélicoptère monétaire, le retour des taux d’intérêt plus élevés, le resserrement des conditions financières, et in fine, la fin des entreprises « zombies », ces entreprises biberonnées aux aides publiques liées aux crises sanitaire et énergétique.
  • « La grande question est de savoir si un retour au contexte de taux d’avant-crise financière constitue un équilibre », ont déclaré les stratèges. « La réponse est plus probablement oui aux États-Unis qu’ailleurs, notamment en Europe où les tensions souveraines pourraient réapparaître. »
  • Un environnement de taux élevés pourrait plomber les finances de certains États européens très endettés et la confiance qu’on leur accorde à pouvoir rembourser leurs intérêts. Avec le risque de voir un trop grand écart (spread) entre les emprunts d’État italiens et les Bunds allemands.
  • Pas plus tard qu’hier, la BCE a mis en garde contre une nouvelle crise de la dette dans la zone euro. « Des coûts de financement plus élevés et des politiques budgétaires moins prudentes pourraient raviver les inquiétudes quant à la viabilité de la dette souveraine, en particulier dans les pays où les niveaux d’endettement sont déjà élevés », a averti Luis de Guindos, vice-président de la BCE, dans un discours prononcé à Francfort. Les regards se tournent surtout vers l’Italie, dont le gouvernement, dirigé par Meloni, n’est pas trop regardant sur son déficit.
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