Comme attendu, tant la BCE que la Fed et la Banque d’Angleterre (BoE) ont appuyé sur le bouton pause, dans la hausse des taux d’intérêt. Et maintenant ? Comme souvent, lors des dernières réunions des banques centrales, les véritables informations se trouvent dans les commentaires des banquiers centraux.
Dans l’actu : les taux d’intérêt semblent avoir atteint leur pic.
- C’est la BCE qui a pris sa décision en premier. Sans surprise, Christine Lagarde a annoncé une pause, laissant le taux de dépôt à 4%.
- La Fed a suivi, en laissant ses taux inchangés entre 5,25% et 5,5%.
- La BoE a pris sa décision hier et a maintenu son principal taux à 5,25%.
La question : Tout le monde se demande quand les taux baisseront ?
- L’inflation est tombée à 2,9% dans la zone euro en octobre, à 3,7% aux États-Unis et à 6,7% au Royaume-Uni en septembre.
- Au-delà des chiffres bruts, le diable se cache dans les détails. Et les commentaires des banquiers centraux, même s’ils restent forcément prudents, laissent entendre la fin de la hausse des taux.
- Pour savoir quand les taux commenceront à baisser, c’est une autre histoire. Le consensus dans la zone euro table sur la deuxième partie de 2024.
- Mais que disent les commentaires ? Du côté de la BCE, Isabel Schnabel, membre du Conseil des gouverneurs, estime qu’il faudra être patient pour atteindre l’objectif d’inflation : « Il n’a fallu qu’un an pour que l’inflation tombe de 10.6 % à 2.9 %, mais il faudra environ deux fois plus de temps pour qu’elle atteigne 2 %. »
- Le chiffre de l’inflation d’octobre est en fait un peu trompeur. Car il bénéficie surtout d’un « effet de base ». En effet, l’année dernière, à la même époque, l’inflation avait atteint son pic, à 12,7%. C’était essentiellement lié à une hausse considérable des prix de l’énergie. Il aurait été étonnant que l’inflation décolle à nouveau ce mois-ci, les prix de l’énergie s’étant considérablement calmés.
- Ce qui nous mène au point suivant : l’inflation sous-jacente. Elle est toujours de 4,2% en zone euro. Les prix augmentent encore dans l’alimentaire, les biens industriels et les services. Il faut y ajouter l’inflation de second tour lié aux salaires : « Nos indicateurs, en particulier ceux qui suivent les accords salariaux récemment signés, indiquent la poursuite d’une forte croissance des salaires à un moment où l’inflation est déjà en baisse », indique Schnabel.
- Les prix de l’énergie seront aussi à surveiller cet hiver, face à une vague de froid par exemple, ou une détérioration encore plus importante de la situation géopolitique.
Les marchés : à quoi faut-il s’attendre ?
- Hier, c’était jour de fête sur les marchés. C’était principalement dû aux commentaires de Jerome Powell, qui a plus ou moins fait comprendre que la politique des taux restrictifs était terminée. Cela a immédiatement fait baisser les taux à long terme, rendant moins attractif le marché obligataire, au profit du marché d’actions.
- Ce vendredi, le rapport sur l’emploi aux États-Unis est attendu de pied ferme. Il ne devra pas être trop bon, mais il ne devra pas être trop mauvais non plus. Tant aux États-Unis qu’en Europe subsiste le spectre de la récession.
- Le consensus table sur la création de 180.000 emplois en octobre contre 336.000 en septembre, le taux de chômage devrait lui rester stable. L’augmentation du salaire horaire, un critère très surveillé par la Fed, devrait être limitée à 0,3%, pour un taux annuel de 4%, contre 4,2% en septembre.