Premier rapport de la NASA sur les OVNI : de nouveaux outils pour mieux chercher, et surtout une promesse de transparence

Les révélations sur les OVNI – ou plutôt les UAP dans la nouvelle nomenclature, pour « Unidentified Aerospace Phenomena » (PAN en français) se multiplient ces derniers mois. De quoi susciter les fantasmes les plus fous de premier contact et de conspiration pour le tenir secret. La NASA a tenu un point presse jeudi dernier pour mettre au clair sa position sur la question.

En juillet dernier, le Congrès américain avait vécu une audience historique, avec l’audition de trois lanceurs d’alertes – deux militaires et un ancien des services secrets, quand même – qui ont témoigné des phénomènes étranges qui ont été étouffés par leur hiérarchie respective. L’un d’eux, David Grusch, a même certifié qu’il existerait un programme de récupération et de rétro-ingénierie d’OVNI qui se seraient écrasés sur Terre, et que ce dernier serait actif depuis « plusieurs décennies ». Et que l’ensemble serait dissimulé par certains services du Pentagone au reste de l’appareil d’État des USA.

Dans ce contexte assez fébrile, il y a une voix qu’on n’avait pas encore entendue : celle de la NASA. L’agence spatiale américaine a présenté ce jeudi son propre rapport officiel sur la question. C’est la première fois que la NASA prend une mesure concrète pour sérieusement étudier les PAN, a d’ailleurs souligné son administrateur, Bill Nelson, en conférence de presse.

Aucune preuve… Mais promis, si on trouve, on le dit

« Je pense qu’il est important que vous entendiez cela mot pour mot : l’équipe d’étude indépendante de la NASA n’a trouvé aucune preuve que les PAN ont une origine extraterrestre, mais nous ne savons pas ce que sont ces PAN. La mission de la NASA est de découvrir l’inconnu. J’ai dit plusieurs fois dans mes commentaires aujourd’hui que nous, à la NASA, traitons ouvertement, et nous serons transparents à ce sujet. »

Bill Nelson

C’est l’un des mots à retenir de cette conférence : la transparence. Les déclarations des lanceurs d’alerte de ces derniers mois ont ravivé une certaine méfiance envers l’appareil d’État, et sur un sujet fertile aux pensées complotistes, qui plus est. Alors que les précédentes déclarations officielles du Pentagone n’avaient guère assuré grand-chose, Nelson, lui, est catégorique : si son agence obtient la preuve qu’un PAN est bel et bien d’origine extraterrestre, l’information sera rendue publique. Mark McInerney, ancien responsable de la liaison de la NASA avec le Département de la Défense sur la question des PAN, a été nommé en charge de la commission officielle de l’agence américaine chargée d’étudier cet épineux sujet.

Se donner les moyens de voir l’inexplicable

Reste à se donner les moyens d’étudier efficacement ces phénomènes inexpliqués, ce qui, rappelons-le, n’est pas la mission première d’une agence qui doit aussi s’occuper de la présence américaine dans l’espace et des futures missions vers la Lune et Mars. La NASA n’a pas communiqué le budget qu’elle comptait consacrer à l’étude des phénomènes non-expliqués, mais elle a été plus bavarde sur la méthode.

McInerney travaillerait d’abord sur une meilleure collaboration avec les autres agences étatiques qui scrutent le ciel, et ensuite sur l’utilisation de l’intelligence artificielle afin d’analyser au mieux un grand nombre d’observations et identifier au mieux des récurrences, par exemple. Un panel d’observations qui pourrait tant regrouper des sources civiles issues de la surveillance du trafic aérien que des sources miliaires, si la collaboration fonctionne. Ainsi, pourquoi pas, que les éventuelles données prises par des particuliers.

Ce système reprend en tous points les recommandations d’un groupe d’experts indépendants, qui avaient publié leur propre étude sur les observations de PAN sous la supervision de la NASA. Ce groupe indépendant recommandait même « un cadre qui tire parti du crowdsourcing, éventuellement via des applications pour smartphones, pour capturer un spectre plus large de données, garantissant davantage d’yeux et d’oreilles sur le terrain. »

Menaces et sécurité de l’équipe

La NASA rappelle toutefois que si elle a parfois été moins transparente que ça sur la question des PAN et autres suspicions extraterrestres, c’est parce que le sujet reste délicat, et que son personnel a parfois fait l’objet de menaces. Le nom du nouveau directeur de la cellule PAN n’a ainsi été confirmé qu’ultérieurement. « Non seulement certaines des choses que nos membres du panel ont reçues au cours de cette étude étaient de simples trolls, mais certaines d’entre elles étaient en fait de véritables menaces », a tenu à rappeler Dan Evans, le responsable de la NASA qui a supervisé le travail du comité indépendant. « Nous à la NASA prenons très au sérieux le respect du processus scientifique ainsi que la sécurité et la sûreté de notre équipe. »

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