Un important procès en matière de concurrence a débuté mardi aux USA, avec Google en ligne de mire. Selon les procureurs américains, l’entreprise paierait 10 milliards de dollars chaque année pour être le moteur de recherche par défaut sur les téléphones et les ordinateurs.
Le montant astronomique que payerait Google pour être le moteur de recherche par défaut sur les smartphones et ordinateurs
Pourquoi est-ce important ?
Chaque jour, plus de recherches sont effectuées sur Google qu'il n'y a de personnes sur terre. Le Big Tech "décide" des résultats auxquels accèdent ses utilisateurs : elle a donc une énorme influence sur ce que les gens voient et entendent à travers le monde.Dans l’actu : les pratiques de marché peu loyales de Google (qui restent encore à prouver).
Les États-Unis estiment que Google agit comme un « gardien monopolistique d’Internet ». En concluant des contrats exclusifs avec des fabricants de téléphones et d’ordinateurs, la firme se garantit le droit d’apparaitre comme moteur de recherche par défaut sur ces appareils. De la concurrence déloyale, selon les procureurs.
- « Aujourd’hui, Google est un gardien monopolistique d’Internet et l’une des entreprises les plus riches au monde. (…) Pendant de nombreuses années, Google a utilisé des tactiques anticoncurrentielles pour maintenir et étendre ses monopoles sur les marchés de la recherche générale, de la publicité par recherche et de la publicité textuelle générale – les pierres angulaires de son empire », indique la plainte.
- Google représente environ 89% du marché des moteurs de recherche.
Il faut encore le prouver
Cependant, la domination du marché par Google ne prouve pas que l’entreprise ait enfreint les règles. Les procureurs doivent être en mesure de prouver que la fille d’Alphabet a dépassé les limites. Quelque chose que Google aime souligner devant les tribunaux.
- « Le tribunal ne peut pas intervenir sur le marché et dire : ‘Google : vous avez le meilleur produit, la meilleure qualité… mais vous ne pouvez pas rivaliser pour devenir la norme’. Cela constitue un rejet de la loi antitrust américaine« , a déclaré John Schmidtlein, l’avocat de l’entreprise.
- Un autre argument cité est Bing, le moteur de recherche par défaut de Microsoft. C’est l’ordinateur de bureau numéro 1 et pourtant la majorité des utilisateurs choisissent eux-mêmes de passer à Google. « Passer à un autre moteur de recherche prend littéralement quatre clics », rappelle l’avocat de Google, cité par la BBC.
- De plus, affirme Google, les grandes lignes des accords avec, par exemple, Samsung ou Apple sont élaborées par ces entreprises elles-mêmes. Les autres moteurs de recherche auraient autant accès à la procédure d’appel d’offres que Google.
- Pour que le bureau du procureur américain gagne le procès, il ne suffit pas de prouver que Google est très important ou que ses concurrents ont eu du mal à rivaliser, analyse Sean Sullivan, professeur de droit à l’Université de l’Iowa, auprès du Financial Times. « Il appartient au gouvernement de démontrer que Google a maintenu une position de monopole grâce à un comportement anticoncurrentiel. »
La plainte a été déposée sous l’administration Trump en 2020. Une nouvelle vague de responsables progressistes a été nommée sous le président Biden, souligner le FT. L’ambition est de limiter le pouvoir des Big Tech.
(OD)