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La France continue de s’opposer à la présence des voitures électriques chinoises en Europe

La France continue de s’opposer à la présence des voitures électriques chinoises en Europe
Le commissaire européen au commerce, Thierry Breton – JOSH EDELSON/AFP, VCG/VCG via Getty Images

Pour protéger son marché des véhicules électriques, la France souhaite que l’Europe prenne des mesures plus strictes contre la vente des modèles chinois (moins chers) sur le marché européen, tandis que l’Allemagne, premier constructeur automobile européen, a une vision différente.

Pourquoi est-ce important ?

La Chine a réalisé d'énormes progrès dans le développement de ses véhicules électriques. Non seulement elle parvient à en produire de plus en plus, mais elle le fait également à des prix compétitifs. La France craint que cet énorme approvisionnement n'inonde le marché européen et menace sa part de marché. Dans le souci de prévenir plutôt que de guérir, les Français demandent une enquête antidumping.

Dans l’actu : « Nous ne lâchons pas prise. »

Mercredi, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, prononcera son discours sur l’état de l’Union, un discours annuel exposant les priorités et la vision de l’Union européenne pour l’année à venir. La France exerce à nouveau des pressions pour que ce discours fasse déjà allusion à une enquête antidumping, selon Politico.

  • Cela ne devrait pas surprendre von der Leyen. Le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, un Français, a soulevé cette problématique pendant des mois. Il plaide en faveur d’une enquête rapide, avec des droits antidumping et anti-subventions supplémentaires sur la table.
  • Les Français craignent que les véhicules électriques chinois, qui sont considérablement moins chers, ne diluent leur part de marché. « Nous assistons à une tendance où nous remplaçons notre dépendance aux combustibles fossiles par une dépendance industrielle et technologique », a déclaré Breton.
  • « Nous ne lâchons pas prise », a déclaré un fonctionnaire français, ajoutant qu’il aurait préféré voir la proposition antidumping mentionnée dans le discours sur l’état de l’Union.

Mieux vaut s’abstenir

  • Pour l’Allemagne, un autre État membre de l’UE qui pèse un peu plus lourd dans le secteur automobile que la France, ce n’est pas nécessaire. À Bruxelles également, la litanie des doléances françaises commence à agacer : personne ne souhaite inutilement se mettre la Chine à dos. Il ne faut pas oublier que les États-Unis et l’Europe imposent déjà certaines restrictions à Pékin.
  • Trois diplomates de l’UE ont déclaré sous couvert d’anonymat à Politico que le plan français avait peu de chances de réussir. L’Union européenne craint que la Chine ne réagisse en imposant ses propres tarifs ou restrictions, ce qui déclencherait une guerre commerciale.
    • De nombreuses entreprises automobiles américaines et européennes ont des usines en Chine. C’est bien moins le cas de la France, qui est donc moins exposée aux caprices de Xi Jinping.
    • Exacerber les tensions pourrait donc être contre-productif pour de nombreuses entreprises si la Chine décidait de riposter en ciblant leurs opérations sur son territoire.
  • Quant à savoir si la Chine a actuellement la capacité économique de survivre à une guerre commerciale, c’est une autre question. Avec son économie en difficulté, elle compte en partie sur la production de véhicules électriques comme pilier de soutien.

(SR)

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