Certaines régions du sud de la Russie manquent de carburant cet été. Et la situation devrait encore se poursuivre quelque temps. Comment un géant du pétrole peut-il subir une pénurie d’essence et de diesel ? Explications.
Troisième productrice mondiale de pétrole, la Russie souffre désormais d’une pénurie de carburant
Pourquoi est-ce important ?
C'est dans le sud de la Russie que se trouvent les exploitations agricoles les plus importantes du pays. Faute de carburant, c'est tout l'acheminement des céréales qui est affecté.L’essentiel :
- Selon les informations de Reuters, certaines régions du sud de la Russie manquent de carburant.
- Conséquence immédiate : les prix (de gros) montent en flèche.
Les détails :
- Le manque de carburant se fait surtout sentir dans les régions de Krasnodar, Adyguée et Astrakhan, toutes situées dans le sud-ouest de la Russie.
- Les pénuries se situent tant au niveau des dépôts que des stations-service. Et elles concernent tant le diesel que l’essence.
- La logique du marché veut que plus un produit se fait rare, plus son prix augmente. Cela se confirme ici aussi, mais pas à la pompe. Car en Russie, les prix de détail sont contrôlés par l’État : ils ne peuvent augmenter qu’en fonction de l’inflation officielle. C’est donc au niveau des prix de gros que la note augmente.
- Cet été, en deux mois, les prix de gros du diesel ont ainsi grimpé de 25%.
- Cela pousse certains propriétaires de dépôts à éviter d’acheter, ce qui empêche les stations-service d’être approvisionnées.
Le Kremlin nie la pénurie
Les explications :
- Cette semaine, le vice-premier ministre russe Alexander Novak a assuré qu’il n’y avait pas de pénurie de carburant dans le pays. Mais il a tout de même expliqué que le gouvernement réfléchissait à des mesures permettant de garantir la stabilité de l’approvisionnement intérieur.
- Même s’il le nie, il y a donc bien un problème en Russie. Ce manque de carburant s’explique par différents facteurs, détaille Reuters :
- Plusieurs raffineries de pétrole ont été mises en maintenance en même temps.
- Le trafic ferroviaire dans le sud du pays a été particulièrement intense cet été, la région étant très touristique dans cette période de l’année.
- La faiblesse du rouble encourage les exportations.
Pour faire face à cette période délicate, le Kremlin songe, entre autres, à augmenter les niveaux de ventes obligatoires sur les bourses et à limiter le nombre d’exportations. Un retour à la norme n’est toutefois pas attendu avant octobre.