Une pièce défaillante dans un engin transportant des centaines de passagers et volant à plusieurs milliers de mètre d’altitude, parfois au-dessus de quartiers résidentiels, peut entrainer de véritables drames humains. C’est pourquoi, dans l’aviation, chaque pièce doit être sûre et présenter des documents d’authentification qui attestent de sa sûreté.
L’actualité : AOG Technics, une société basée à Londres, a fourni de fausses pièces de rechange à des ateliers de réparations aériens, a mis au jour l’Agence de l’Union européenne pour la sécurité aérienne.
- Ces pièces étaient accompagnées de documents prouvant leur sureté falsifiés.
- « De nombreux certificats de sortie autorisée pour des pièces fournies via AOG Technics ont été falsifiés », a indiqué l’AESE dans un communiqué envoyé à Bloomberg. Dans chaque cas, l’organisme identifié comme étant le fabricant « a confirmé qu’il n’avait pas produit le certificat et qu’il n’était pas l’auteur de la pièce ».
- AOG Technics n’a cependant pas été en mesure de fournir d’informations sur la provenance des pièces, précise le communiqué.
- Une situation pour le moins inquiétante étant donné que le moteur à réaction auquel étaient destinés ces composants est le plus vendu au monde. Il équipe des milliers d’avions à fuselage étroit, élément essentiel de la flotte mondiale.
Faits pris au sérieux
En raison des possibles conséquences désastreuses, la propagation de pièces à la traçabilité douteuse ou potentiellement contrefaites dans la chaine d’approvisionnement des moteurs d’avion – plusieurs autres cas de composants suspects dans l’aviation ont déjà défrayé la chronique par le passé – est traitée avec la plus grande urgence par les régulateurs aériens.
- Habituellement, chaque pièce de rechange d’avion doit posséder un certificat d’authentification qui permet, outre sa traçabilité, de prouver qu’elle répond bien aux exigences de sécurité.
- Avec des certificats falsifiés, il est impossible de savoir si ces composants sont conformes et respectent les niveaux de sécurité en vigueur dans le secteur de l’aviation.
- Le danger est donc réel.
Sonnette d’alarme
La découverte des premières pièces contrefaites remonte à plusieurs semaines. Les fabricants et régulateurs ont directement tiré la sonnette d’alarme pour identifier de toute urgence les avions qui embarqueraient des composants fournis par AOG Technics.
- Pour l’heure, impossible de déterminer combien de pièces ont pu être installées ni combien d’avions sont concernés.
- L’AESA a demandé aux opérateurs de mettre en quarantaine les pièces étayées par de faux documents, indique Bloomberg.
- À noter : comme tant d’autres, AOG Technics est une société intermédiaire qui fournit des pièces à des ateliers de réparation de moteurs tiers travaillant sur des avions commerciaux en service.
- Cette affaire ne vient que renforcer la pression sur le secteur aérien, créant un nouveau casse-tête, alors que les compagnies aériennes et ateliers de maintenance et de réparation sont aux prises avec un déficit de main-d’œuvre, d’une pénurie mondiale de pièces d’avions et de moteurs.
Pour l’heure : aucun incident impliquant ces pièces contrefaites et documents falsifiés n’a été répertorié. Rappelons que l’avion reste le moyen de transport le plus sûr au monde.