2060 : les États-Unis rattrapent la première puissance mondiale, la Chine…

Une étude de l’OCDE, visant à déterminer les scénarios possibles pour le monde d’ici 2060, prédit que l’économie chinoise atteindra le maximum de sa puissance dans les années 2030, avant de se faire rattraper par les États-Unis. Elle affirme en effet que l’Empire du Milieu sera rapidement victime des conséquences de la politique de l’enfant unique.

Bien que la politique de l’enfant unique ait été remplacée par une politique de deux enfants (cette dernière a été elle-même supprimée récemment) les taux de fécondité restent bien en deçà du niveau de remplacement. En conséquence, le marché du travail chinois a également commencé à rétrécir. Le nombre total de Chinois âgés de 15 à 60 ans a commencé à baisser en 2012 et a encore diminué selon une estimation de 2017. Selon certaines prévisions, la population en âge de travailler chuterait de près d’un quart d’ici le milieu du siècle.

L’économie de la Chine est vouée à rattraper celle des États-Unis autour des années 2030, mais peu après, son expansion commencera à se ralentir, du fait de ce vieillissement de sa population. Les États-Unis aussi connaissent un vieillissement de leur population, mais il n’est en rien comparable à celui auquel la Chine sera confrontée. En conséquence, ils devraient prendre leur revanche sur l’Empire du Milieu…

Un ralentissement généralisé de la croissance

Le scénario de base de l’étude prend pour hypothèse une absence de changements institutionnels ou politiques entre 2030 et 2060. Il prévoit que la croissance mondiale devrait s’établir à environ 2 % par ans, contre 3 1/2 % actuellement. Cette décélération est liée au ralentissement de la croissance des grandes économies émergentes, en particulier la Chine et l’Inde, deux pays qui prendront une part croissante de la production mondiale (entre 20 et 25% du PIB mondial à l’horizon 2060, contre un peu plus de 40 % pour les pays de l’OCDE)

La bonne nouvelle, c’est que les niveaux de vie vont continuer de progresser dans les pays en développement jusqu’en 2060, pour se rapprocher de ceux des pays occidentaux. Néanmoins, les PIB par tête dans les grandes économies émergentes (Brésil, Russie, Inde, Indonésie, Chine et Afrique du Sud), et dans certains pays de l’OCDE demeureront en dessous de la moitié de celui des États-Unis.

Les effets du vieillissement se feront sentir sur les impôts

La mauvaise nouvelle, c’est que l’institution prévoit également une forte intensification de la pression fiscale. En effet, les gouvernements vont tenter de combler les déficits publics creusés par le vieillissement de la population en augmentant les recettes fiscales d’environ 6 1/2 % du PIB d’ici 2060, pour faire face à la hausse des pensions et des coûts des soins de santé.

Les taux d’intérêt actuellement bas en raison de l’existence d’importants volumes d’épargne, devraient le rester.

D’autres scénarios, incluant des réformes politiques ou institutionnelles, aboutissent à des résultats plus positifs pour les pays émergents, surtout s’ils améliorent le niveau d’éducation de leurs populations.

Le PIB des États-Unis devrait croître à un rythme légèrement inférieur à 2 % par an. De son côté, celui de la Chine devrait gagner 1,8 % par an en moyenne, un rythme très inférieur à celui qu’il a connu au cours des dernières décennies.

Le déplacement du centre de gravité économique du monde

L’étude souligne cependant que l’une des évolutions importantes à attendre de la montée en puissance de l’Inde, la Chine, mais aussi l’Indonésie, du fait de la croissance de sa population, et le déplacement du centre de gravité économique du monde de l’Amérique du Nord vers l’Asie.

Un autre changement important serait celui de la perte de terrain du dollar dans les échanges mondiaux. La Chine et l’Inde, et dans une moindre mesure l’Indonésie, seront en effet de plus en plus susceptibles d’imposer des conditions financières à leur avantage, ce qui aboutira à un affaiblissement relatif du billet vert

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