À peine 16 pour cent des Italiens prêts à se battre pour la patrie


Principaux renseignements

  • Les Italiens sont largement favorables à la neutralité dans les conflits mondiaux.
  • Malgré la perception d’un risque accru de guerre, le réarmement bénéficie d’un soutien limité de la part du public.
  • Une majorité d’Italiens pensent que l’Italie devrait s’appuyer sur un système de défense européen intégré plutôt que sur un renforcement militaire indépendant.

La probabilité que l’Italie soit impliquée dans un conflit au cours des cinq prochaines années est passée à 31 sur une échelle de 0 à 100.

Toutefois, si la guerre devait éclater, les Italiens ne se précipiteraient pas vers les armes avec une ferveur patriotique. Seulement 16 pour cent des personnes âgées de 18 à 45 ans seraient prêtes à se battre. Une grande partie d’entre eux (39 pour cent) s’identifient comme pacifistes et protesteraient. Par ailleurs, 26 pour cent préfèrent confier les opérations militaires à des mercenaires étrangers, tandis que 19 pour cent déserteraient. C’est ce qui ressort des chiffres de l’institut de recherche italien Centre for Social Investment Studies (CENSIS).

Opinion publique italienne sur les dépenses de défense

Malgré la vulnérabilité perçue, il n’y a pas de consensus généralisé en faveur du réarmement. Alors que 26 pour cent croient en la dissuasion par la puissance militaire et que 25 pour cent soutiennent l’augmentation des dépenses de défense, même aux dépens des soins de santé et des retraites, une part importante (65 pour cent) doute de la capacité de l’Italie à s’opposer à un ennemi sans le soutien de ses alliés.

La méfiance croissante à l’égard des États-Unis est évidente, 63 pour cent d’entre eux considérant les tarifs douaniers américains comme une déclaration de guerre. Ce scepticisme s’étend à l’OTAN, 49 pour cent seulement étant favorables à son renforcement. Les alternatives incluent la construction d’alliances variables (18 pour cent), la sortie de l’OTAN et le déploiement des forces armées italiennes par elles-mêmes (8 pour cent).

Capacités militaires de l’Italie et relations internationales

Une majorité (58 pour cent) est favorable à un système de défense européen intégré avec une armée, des armes et un commandement unifiés. Cependant, 22 pour cent s’opposent à tout réarmement, tandis que 10 pour cent préfèrent s’aligner uniquement sur des pays européens plus forts comme la France. Seuls 8 pour cent préconisent un renforcement indépendant de l’armée italienne.

En fin de compte, la neutralité apparaît comme le choix politique préféré de l’Italie. En ce qui concerne les conflits mondiaux, une majorité est favorable à la neutralité : 62 pour cent pour la guerre Russie-Ukraine et 70 pour cent pour le conflit au Moyen-Orient. Face à l’agression potentielle des États-Unis contre le Groenland, 58 pour cent préfèrent la neutralité italienne, tandis que 38 pour cent soutiennent une alliance internationale pour défendre l’île.

Participation italienne aux conflits mondiaux

Si l’Italie a connu 80 ans de paix depuis la Seconde Guerre mondiale, les conflits n’ont pas disparu à l’échelle mondiale. Depuis la chute du mur de Berlin, les conflits armés ont doublé, faisant des millions de morts. Malgré sa réputation pacifique, l’Italie a participé à huit guerres différentes et à de nombreuses missions de maintien de la paix depuis 1989.

Les dépenses militaires de l’Italie atteindront 30,5 milliards d’euros en 2024, soit 1,5 pour cent du PIB. Cela représente une augmentation de 46 pour cent au cours de la dernière décennie. Toutefois, les dépenses par habitant restent inférieures à celles de nombreux autres pays. Bien que l’armée italienne compte 171 000 hommes, elle est en retard sur les grandes puissances telles que les États-Unis, la Russie et la Chine en termes de capacités d’armement nucléaire.

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