L’économiste et directeur d’Econopolis Geert Noels était vendredi l’invité de l’émission d’actualité « De Afspraak » avec Peter Vandermeersch (rédacteur en chef de NRC) et l’eurodéputée Kathleen Van Brempt (SP.a). Trois questions ont été soulevées au cours de cette émission : le retrait de l’accord sur le climat par l’Amérique de Donald Trump, le nouvel axe germano-français et les cumuls en politique.
L’économiste et directeur d’Econopolis Geert Noels était vendredi l’invité de l’émission d’actualité « De Afspraak » avec Peter Vandermeersch (rédacteur en chef de NRC) et l’eurodéputée Kathleen Van Brempt (SP.a). Trois questions ont été soulevées au cours de cette émission : le retrait de l’accord sur le climat par l’Amérique de Donald Trump, le nouvel axe germano-français et les cumuls en politique.
Geert Noels s’est particulièrement distingué par son analyse sobre mais bien fondée. Mais c’est surtout son intervention sur la question [posée par une série d’hommes politiques] d’une taxe sur le CO2 sur les produits américains qui a été très appréciée sur les médias sociaux. Mais il a aussi émis d’autres commentaires intéressants :
Sur la décision de Trump de se retirer de l’accord sur le climat :
« Nous sommes encore en train de nous énerver ici au sujet d’un certain nombre de questions, peut-être aussi de décider de le prendre comme si sa politique ne devait jamais être ajustée alors que l’on sent de façon sous-jacente que – pour la première fois de l’histoire, je pense – des gouverneurs, des chefs d’entreprise ont immédiatement contredit leur président concernant une décision importante. Cela laisse encore beaucoup de place pour un ajustement ».
Sur la question de l’agitation sur les marchés financiers :
« Les marchés financiers ne sont plus agités parce qu’ils sont en overdose de morphine monétaire d’une certaine manière, ce qui les prive de toute sensation de douleur et leur permet de tout voir à travers des lunettes roses. »
A propos de l’Accord de Paris sur le climat :
« Le plus important est qu’il y ait eu un accord, mais de façon sous-jacente il n’était pas si fort. Il serait naïf de s’attendre à ce que le réchauffement climatique ou le changement climatique s’arrête grâce à cela. L’important n’était pas que les Etats-Unis y participent, mais que la Chine y participe. La Chine est un problème bien plus important que les Etats-Unis. La pollution affecte bien plus durement la population, en termes d’eau et de pollution atmosphérique et en termes de santé. Les problèmes rencontrés là-bas par la population (cancer) ont constitué un facteur de motivation bien plus grand pour que la Chine s’y implique ».
A propos de la taxe à l’importation, proposée par CD & V et Open VLD :
« Il y a quelque chose qu’il est très difficile de dire à Trump, mais cela n’a évidemment pas de fondement économique. Nous importons très peu de produits polluants de l’Amérique, ce sont pour beaucoup des logiciels, ce sont des smartphones et de l’électronique, qui ne sont pas fabriqués avec du charbon. Si nous voulons vraiment faire quelque chose à ce sujet, boycottons la Chine ou l’Arabie Saoudite, mais nous n’oserons pas le faire. Nous compliquons les choses, alors qu’il n’y a aucun problème en pratique ».
«Augmenter les taxes à l’importation sur Tesla ? Nommez-moi un autre produit américain que nous importons, qui est fabriqué avec du charbon polluant. […] Je n’en connais aucun. Facebook, Apple, Tesla …? Nous n’importons pas de jouets ou de meubles de l’Amérique».
En pratique, c’est une réaction politique, parce que nous voulons montrer que nous sommes énergiques. Si nous voulons vraiment faire quelque chose, alors nous devrions boycotter d’autres pays, mais cela n’a guère de sens. Travaillons ensemble, développons des normes qui nous feront faire quelque chose d’efficace pour l’environnement. […] Surtout, soutenons les entreprises et encourageons celles qui se sont déjà engagée dans cette voie à poursuivre ».
A propos de la soi-disant nouvelle unité européenne contre l’Amérique et la Grande-Bretagne :
« La réaction est très particulière. Nous devenons de plus en plus hostiles et nous recherchons « un terrain commun aux États-Unis ou au Royaume-Uni. Nous voulons aussi les punir […] Je ne pense pas que ce soit un projet attirant. Mais […] on ne parle pas la même langue contre un Erdogan que contre Theresa May ou contre un pays comme l’Arabie Saoudite par exemple, contre lequel nous ne faisons rien. Je trouve cela très hypocrite de la part de l’Europe. On sent que ça ne va pas ».
Sur les cumuls en politique et le « renouveau politique du groupe de travail » qui pour le moment n’a que peu ou pas abouti :
« J’ai le sentiment que le cumul de masse indique surtout « qu’on a assez de temps », alors que le poste politique normal, ou les divers postes politiques, qu’ils soient locaux ou régionaux … sont bien payés à ce poste comme s’ils occupaient un emploi à temps plein. Donc, s’ils peuvent faire tous ces cumuls, cela indique surtout qu’il y a trop de politiciens ».