Selon la firme de consultance EY, les sociétés de gestion d’actifs, les compagnies d’assurance et les banques établies au Royaume-Uni envisageraient de transférer environ 800 milliards de livres sterling (soit 892 milliards d’euros, ou 1022 milliards de dollars) hors du pays en raison des incertitudes liées au Brexit.
Le consultant EY précise que ce montant pourrait même être sous-estimé, étant donné qu’il l’a calculé sur la base des déclarations d’une vingtaine de firmes qui ont annoncé qu’elles retiraient leurs actifs financiers de la City, et que beaucoup d’entreprises n’ont pas encore communiqué publiquement sur les montants qu’elles avaient l’intention de déplacer. Les calculs d’une autre firme semblent indiquer quant à eux que l’Allemagne serait la destination favorite, puisque près de 800 milliards d’euros pourraient être transférés dans la ville de Francfort, capitale financière de l’économie la plus puissantes de la zone euro, et seule ville du monde à héberger deux banques centrales (la Banque centrale européenne (BCE), en plus de celle de l’Allemagne).
Près de 7000 emplois supprimés à Londres
En outre, selon la même société, près de 7000 emplois seraient sur le point d’être supprimés à Londres. Une grande part des salariés concernés sont menacés de licenciement, compte tenu que la plupart des entreprises consultées ont indiqué qu’elles préféraient recruter sur place pour constituer de nouvelles équipes afin de limiter les coûts. Près de 2000 emplois seraient ainsi créés dans les villes de Paris, Dublin, Francfort, et d’autres places financières au sein de l’UE.
Néanmoins, au final, l’exode géant de la City de Londres qui avait été prédit peu après le vote du référendum en faveur du Brexit n’aura probablement pas lieu. Les grandes banques du monde ont indiqué qu’elles déplaceraient bien moins d’employés que prévu, rappelait Bloomberg en novembre dernier.
Deutsche Bank, Morgan Stanley, Credit suisse et Goldman Sachs devraient déplacer près de 1180 à Francfort au total. HSBC, Société Générale, Morgan Stanley et Bank of America ont indiqué qu’elles allaient relocaliser 1780 personnes à Paris. Barclays établira une équipe de 150 personnes à Dublin, et près de 50 personnes seront employées par Credit suisse à Madrid. JPMorgan Chase, Goldman Sachs, Citigroup, Credit suisse et UBS devraient également délocaliser près de 1500 emplois cumulés dans divers autres villes. Cependant, ces estimations pourraient biens sûr évoluer dans les prochains mois, en fonction de la conjoncture, et des conséquences réelles du Brexit.
Près de 12 % du PIB britannique sont maintenant en balance
A l’époque, l’agence de presse américaine avait rapporté les estimations du groupe de réflexion Bruegel, selon lesquelles près de 10 000 emplois et 1800 milliards d’euros d’actifs pourraient quitter la City de Londres suite au Brexit. Ella avait rappelé que les activités de la finance rapportent chaque année 190 milliards de livres au Royaume-Uni, et représentent près de 12 % du PIB du pays.