Les fonds de capital-investissement ou les fonds d’investissement voient l’argent disponible affluer grâce aux faibles taux d’intérêt, mais cette médaille a aussi son revers : des évaluations plus élevées et une concurrence accrue.
Jamais auparavant dans l’histoire, les fonds d’investissement n’ont disposé d’une plus grande masse de liquidités qu’aujourd’hui.Selon une étude du bureau britannique des données financières Preqin, ils détiennent plus de 1 000 milliards de dollars dans leurs coffres. Cet argent est prêt à être investi dans des entreprises privées ou des entreprises en restructuration. Le taux d’intérêt, qui est maintenu artificiellement bas par les banques centrales, entraîne également une valorisation plus élevée des entreprises et une concurrence accrue sur les marchés de l’investissement.
Au cours des 5 dernières années, les fonds d’investissement ont doublé, voire triplé de volume
Les fonds d’investissement collectent donc de l’argent à un rythme plus rapide que ce qu’ils peuvent dépenser, une tendance que l’on observe dans toutes les régions et dans le monde. Preqin mentionne un certain nombre de ces fonds d’investissement, notamment les usual suspects Carlyle, Apollo, KKR et Blackstone, mais aussi le Suédois EQT, le Britannique CVC et le Français Ardian, qui dispose de plus de 17,8 milliards de dollars.
La taille de ces fonds d’investissement a doublé depuis 2012, sinon triplé, écrivent les chercheurs. Les montants qu’ils collectent se chiffrent en milliards, comparés à des centaines de millions il y a dix ans, selon Céline Méchain de Goldman-Sachs en France, lors d’une présentation à des journalistes.
Des taux d’intérêt plus bas, des valorisations plus élevées, une concurrence accrue…
Ces fonds de capital-investissement voient l’argent disponible arriver, mais cette médaille a aussi son revers. Selon la Française, il devient de plus en plus difficile de réaliser de bonnes affaires, car les valorisations ont augmenté. Et ces évaluations ne semblent pas vouées à baisser de sitôt, maintenant que les fonds publics, les fonds de pension et les family offices commencent à s’intéresser aux sociétés privées, compte tenu des faibles taux d’intérêt, et des banques qui se tiennent à l’écart.
Tout le monde est en concurrence avec tout le monde : même sur ce marché, où la transaction moyenne dépasse maintenant le milliard de dollars, contre moins d’un demi milliard de dollars il y a à peine 5 ans. Selon Méchain, les investisseurs recherchent toujours des rendements supérieurs à 10 % en raison du taux d’intérêt historiquement bas, et même, parfois négatifs.
La Banque des règlements internationaux (BRI) – la banque d es banques centrales – a récemment mis en garde contre une augmentation de la dette dans le monde et contre la trop grande prodigalité des prêteurs. Goldman-Sachs la contredit et souligne que les mécanismes de contrôle se sont fortement améliorés au sein des banques, qui surveillent de leur côté les fonds d’investissement.