Un score de crédit plus faible en Belgique pourrait renchérir le coût des prêts immobiliers

L’agence de notation Fitch a récemment abaissé la cote de crédit de la Belgique. Cela pourrait conduire notre pays à payer des taux d’intérêt plus élevés lorsqu’il emprunte de l’argent. Ce qui n’est pas sans conséquence pour ceux qui contractent un prêt immobilier.


Principaux renseignements

  • Fitch a abaissé la note de crédit de notre pays de AA- à A+.
  • Une note de crédit plus basse peut faire grimper les taux d’intérêt à long terme, ce qui rend les prêts immobiliers plus chers.
  • Depuis le début de l’année, le prix d’un prêt hypothécaire à taux fixe sur 25 ans est passé de 3,19 pour cent à 3,52 pour cent.

Contexte : Vendredi dernier, Fitch a abaissé la note de la Belgique de AA- à A+, son niveau le plus bas depuis au moins 30 ans.

  • Les raisons pour lesquelles l’agence de notation a réduit la cote de crédit de notre pays sont multiples. Parmi ces raisons, il y a la référence au déficit budgétaire. Celui-ci devrait atteindre 5,5 pour cent du produit intérieur brut (PIB) cette année et continuer à osciller autour de 5 pour cent les années suivantes.
  • Fitch s’inquiète également du vieillissement de la population et de l’augmentation des dépenses de défense. À terme, notre pays souhaite consacrer 5 pour cent de son PIB à la défense.
  • Troisièmement, Fitch a des doutes sur l’assainissement prévu des finances publiques.
  • Enfin, l’agence de notation s’inquiète de la dette publique élevée et croissante. Elle s’attend à ce qu’elle passe de 104,7 pour cent du PIB en 2024 à plus de 110 pour cent en 2026.

Impact sur les taux d’intérêt des prêts immobiliers

Explication : un score de crédit plus faible fait (généralement) grimper les taux d’intérêt à long terme. En effet, dans ce cas, les investisseurs exigent une rémunération plus élevée pour l’argent qu’ils prêtent à un pays.

  • Les prêteurs se basent notamment sur le taux d’intérêt à 10 ans pour déterminer le prix d’un prêt immobilier.
  • À l’heure actuelle, l’impact d’un score de crédit plus faible est très bon. Le taux d’intérêt à dix ans de la Belgique oscille actuellement autour de 3,1 pour cent. Un mois plus tôt, il était de 3,2 pour cent.
    • « Lundi, il y a eu un écart légèrement négatif de deux points de base (0,02 pour cent, ndlr) par rapport à d’autres pays », a déclaré Jean Deboutte, directeur de l’Agence de la dette, aux médias flamands au début de la semaine de travail. « Bien qu’il soit encore tôt, le différentiel de taux d’intérêt avec l’Allemagne va peut-être augmenter. Peut-être que le différentiel de taux d’intérêt avec l’Allemagne augmentera dans les prochains jours.
    • Le directeur a toutefois prévenu qu’une deuxième dégradation de la note de la Belgique pourrait avoir un impact plus important. Moody’s s’exprimera en octobre.
  • Le taux à 10 ans a déjà gagné du terrain depuis le début de l’année, ce qui indique que l’abaissement de la note est déjà en cours. Le 1er janvier 2025, le taux à 10 ans s’élevait à 2,95 pour cent. En mars, il était passé à un peu plus de 3,4 pour cent.
  • En tout état de cause, ces taux d’intérêt à long terme plus élevés ont rendu les prêts résidentiels plus onéreux. Selon le baromètre des taux d’intérêt d’Immotheker, le prix d’un prêt hypothécaire à taux fixe sur 25 ans avec une quotité – rapport entre le montant du prêt et la valeur actuelle du logement – supérieure à 80 pour cent est passé de 3,19 à 3,52 pour cent depuis le début de l’année. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis juin 2024.
  • Les experts ne s’attendent pas à ce que les taux d’intérêt augmentent fortement dans les semaines ou les mois à venir. « Une forte augmentation du taux OLO ne ferait qu’accélérer cette tendance, même si je ne pense pas qu’elle ira dans ce sens. Je m’attends plutôt à une stagnation des taux dans les mois à venir », a déclaré John Romain, fondateur d’Immotheker, dans un commentaire au Het Nieuwsblad.
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