Un million de décès en Europe pourrait être évité grâce à des stratégies de santé publique


Principaux renseignements

  • 1,1 million de décès annuels en Europe pourraient être évités grâce à des stratégies de santé publique améliorées.
  • Les maladies chroniques sont la principale cause de décès chez les personnes de moins de 75 ans en Europe, avec 386 710 décès attribués à des conditions traitables et 725 625 décès résultant de maladies chroniques évitables.
  • Une disparité croissante existe entre les pays d’Europe de l’Ouest et de l’Est en termes de tabagisme, d’obésité, d’hypertension artérielle et de diabète.

Les données d’Eurostat révèlent qu’environ 1,1 million de décès par an en Europe pourraient être évités grâce à de meilleures stratégies de santé publique ciblant la consommation d’alcool et de tabac, ainsi qu’à l’amélioration de la qualité des soins médicaux. Les chiffres de 2022 de l’agence soulignent que les maladies chroniques, plutôt que les agents infectieux, sont la principale cause de décès chez les personnes de moins de 75 ans en Europe.

Plus précisément, 386 710 décès ont été attribués à des affections traitables, évitables grâce à des soins de santé de qualité, tandis que 725 625 décès ont été causés par des maladies chroniques évitables telles que le cancer du poumon, les maladies cardiovasculaires et les empoisonnements liés à l’alcool. La Lettonie affiche le taux le plus élevé de décès évitables, suivie par la Roumanie et la Hongrie, tandis que la Suède, l’Italie et le Luxembourg enregistrent les taux les plus bas.

L’épidémie de tabagisme en Europe continue de s’étendre

Selon un récent rapport de l’OMS, les disparités entre les pays d’Europe occidentale et orientale en matière de tabagisme, d’obésité, d’hypertension artérielle et de diabète ne cessent de se creuser. Ces conclusions émergent avant les discussions de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre, où les nations se pencheront sur les objectifs de réduction des maladies non transmissibles d’ici à 2030.

Hans Kluge, responsable de l’Organisation mondiale de la santé pour l’Europe, souligne le potentiel de changement et plaide en faveur de politiques préventives « audacieuses ». Les syndicats, dont la CES et la FSESP, attribuent ces chiffres à un problème plus large concernant le personnel de santé de l’UE, qui a été touché par les réductions des dépenses sociales au niveau national et européen.

Les conséquences des mesures d’austérité

L’OCDE signale que l’UE est confrontée à une pénurie de 1,2 million de professionnels de la santé. Esther Lynch, secrétaire générale de la CES, affirme que malgré les efforts diligents des travailleurs de la santé et les heures supplémentaires fréquentes pour compenser les graves pénuries, ces chiffres démontrent que les mesures d’austérité ont des conséquences mortelles. Alessandro Gallina, chargé de mission à l’Alliance européenne pour la santé publique, souligne le rôle crucial de la prévention dans la réduction des décès évitables et insiste sur la nécessité d’une intégration complète des mesures préventives dans la planification du personnel de santé de l’UE.

Les inquiétudes concernant la stabilité financière des ONG du secteur de la santé, dont beaucoup accordent la priorité à la prévention, surgissent dans le contexte des incertitudes entourant le prochain budget à long terme de l’UE. En juin, plusieurs pays, dont la Belgique, l’Espagne et la Slovénie, ont plaidé en faveur d’un financement durable des organisations de la société civile dans le cadre du CFP. Frank Vandenbroucke, ministre belge de la santé, a souligné l’importance du financement des ONG pour un travail de prévention indépendant, à l’abri de l’influence d’industries telles que celles du tabac ou de l’alimentation.

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