Principaux renseignements
- En raison de l’impossibilité d’évaluer la situation en Syrie sur le terrain, les demandes d’asile en provenance de ce pays ont été mises « en attente ». C’est ce qu’a déclaré la secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Nicole de Moor (CD&V).
- Si la situation change définitivement, les réfugiés peuvent être renvoyés de notre pays.
- Le faire dès maintenant – comme l’a suggéré Tom Van Grieken (Vlaams Belang) sur les médias sociaux – est bien trop tôt.
La secrétaire d’État à l’asile et à la migration, Nicole de Moor (cd&v), a expliqué plus en détail les projets de notre pays concernant les réfugiés syriens. Elle en a dit plus lors du programme Terzake. Elle s’est également vivement attaquée à Tom Van Grieken (Vlaams Belang), qui a appelé sur les médias sociaux à renvoyer les Syriens.
Qu’est-ce qui a précédé?
Après plus d’une décennie de guerre, l’ère de Bachar el-Assad en Syrie a pris fin. Des groupes rebelles ont pris le pouvoir. L’éviction d’Assad suscite l’enthousiasme, mais aussi beaucoup d’incertitude quant à l’avenir du pays.
Le Commissaire général aux réfugiés et aux apatrides (CGRS) a donc décidé de suspendre le traitement des demandes d’asile des Syriens.
Impossible d’évaluer la situation
Il nous est actuellement impossible d’évaluer la situation sur le terrain. Les personnes qui ont demandé l’asile ici ont fui le régime d’Assad. Il n’est plus là. C’est une bonne chose, car le régime d’Assad a causé beaucoup de souffrances », déclare M. De Moor à propos de la situation en Syrie.
« Mais nous ne savons pas encore qui est au pouvoir ou qui le sera. Il est donc impossible de juger ces demandes d’asile. Nous ne savons pas exactement qui est en danger en Syrie et qui peut y retourner en toute sécurité », poursuit-elle.
Réactions politiques
La chute d’Assad en Syrie a également suscité de nombreuses réactions politiques dans notre pays. Par exemple, l’ancien secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Theo Francken (N-VA) a partagé une vidéo de Syriens revenant de Turquie en disant « Je me demande combien de personnes reviendront de Belgique ».
Tom Greeks (Vlaams Belang) est allé encore plus loin. Il a partagé des articles de Syriens qui étaient descendus dans les rues de notre pays pour célébrer la fin du régime d’Assad avec le texte « Ok alors. Ciaokes, byes ».
Les renvoyer?
Ce dernier message n’a pas plu à Nicole de Moor. « Je suis choquée par ces déclarations. Je trouve cela scandaleux et je me demande vraiment avec quelle autorité morale le Vlaams Belang parle de la Syrie ici. Il y a quelques années, Filip De Winter, membre du parti, est allé prendre un café avec Assad. Déjà à l’époque, il était clair qu’il s’agissait d’un dictateur brutal », répond-elle avec férocité. « M. Van Grieken a manqué une occasion de garder le silence.
Pourtant, il n’est pas exclu de renvoyer les gens, explique M. De Moor. « Le statut de réfugié n’est pas nécessairement éternel. Nous protégeons dans notre pays les personnes qui fuient un régime criminel. Si la situation dans le pays d’origine change de façon permanente et qu’il y a une paix et une stabilité durables, on peut revoir le statut de réfugié.
« Mais il est bien trop tôt pour cela aujourd’hui. La situation pourrait tout aussi bien évoluer dans l’autre sens. J’ai rencontré des collègues européens aujourd’hui. Tout le monde fait essentiellement la même chose. Ils m’ont également fait part de leurs inquiétudes. Si les choses devaient mal tourner en Syrie, nous risquerions même d’avoir encore plus de réfugiés », conclut-elle.
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