Se loger à Bruxelles ou à Rome coûte 3 fois moins cher qu’à Paris

De manière générale, les capitales européennes ne sont pas logées à la même enseigne pour diverses raisons, mais cette différence se remarque tout particulièrement en termes de prix des logements. Les tarifs passent du simple à Bruxelles au triple à Paris. Mais la capitale française n’est pas la plus onéreuse.  

Les capitales occupent une place centrale dans leur pays en raison de leur rôle stratégique, tant en termes de gouvernance que de vie sociale, culturelle et économique. Il est donc assez normal qu’elles soient prisées par les locaux, les entreprises, mais aussi par les touristes. Une popularité qui a un impact direct sur le prix des logements, mais qui ne se traduit pas de la même manière partout.

Londres, ville des affaires par excellence

Les capitales européennes ne sont en effet pas logées à la même enseigne en termes de prix des logements. C’est en tout cas ce qui ressort de l’étude de Meilleurs Agents, consultée par nos confrères du Parisien. Il existe une différence plus que notable entre les prix immobiliers appliqués à Londres, à Paris ou à Rome.

Le mètre carré coûte environ 5 fois plus cher dans la capitale britannique (14.977€/m²) qu’à Rome (2.833€/m²). Un gouffre qui peut s’expliquer par plusieurs éléments. L’une des explications est tout simplement que Londres est depuis plusieurs années la ville des affaires par excellence en Europe, comme le souligne François Gagnon, président du réseau ERA en Europe, et ce, tout simplement parce qu’on y parle la langue la plus utilisée dans le monde.

Au fil des ans, elle est devenue la capitale européenne la plus chère du Vieux Continent. Des montants tellement exorbitants qu’ils n’ont pas beaucoup évolué (+ 7%) au cours des 5 dernières années, contrairement à ceux des autres capitales, qui ont pour la plupart augmenté de 25%, preuve que les tarifs cumulaient déjà à un haut niveau.

Les contraintes du territoire

L’autre élément qui peut en partie expliquer une différence notable des prix des logements dans les capitales européennes repose sur les contraintes territoriales. Avec un mètre carré à 10.377€/m², Paris arrive deuxième du classement.

La capitale française ne peut pas s’étendre au-delà du périphérique. Elle doit donc faire avec ce qu’elle a et loger 2 millions d’habitants sur 105km². On se retrouve alors face à la logique bien connue de l’offre et de la demande. Étant donné que l’offre est rare et la demande élevée, les prix atteignent des sommets, et ce, malgré une année placée sous le signe de l’exode suite au coronavirus.

C’est tout le contraire de Bruxelles qui repose sur une surface plus importante (162km²) pour loger moitié moins d’habitants (1,2 million). On note cependant une plus grande variation de prix des logements en fonction des communes ; 2.220 €/m² à Molenbeek contre 4.300 €/m² à Ixelles.

Les salaires jouent dans la balance

On remarque également que les pays avec des hauts revenus sont ceux dont les logements sont les plus onéreux – ce qui est plutôt logique. C’est pourquoi Londres et Paris sont en tête du classement et que Lisbonne (3.660 €/m²), Madrid (2.917 €/m²) et Rome (2.833 €/m²) – des villes au salaire moyen plus modeste – sont moins bien classées.

Les activités économiques jouent également dans la balance. Les capitales européennes du Nord disposent de centres d’affaires importants – City à Londres, La Défense à Paris et Potsdamer Platz à Berlin, contrairement à celles du Sud. Cela a une influence sur les prix des logements.

C’est ainsi que Rome et Madrid sont plus accessibles que certaines autres villes italiennes et espagnoles où l’activité économique est plus intense. Ce sont elles qui attirent le plus les ménages fortunés, estime Maxime Hueber, directeur France de Casafari, agrégateur spécialisé dans les données immobilières. « Avec un pouvoir beaucoup plus décentralisé qu’en France, la capitale [espagnole] est moins attractive », a-t-il déclaré au Parisien.

Les cas de Rome

Capitale touristique par excellence, Rome n’en reste pas moins une ville où il ne fait pas vraiment bon vivre. Les hordes de touristes toute l’année, les embouteillages, le bruit et l’absence de centre d’affaires n’en font pas une ville idéale pour s’y installer ou pour y investir. Les prix ne cessent de baisser depuis 5 ans, signe du désintérêt pour la ville.

À titre de comparaison, s’installer à Knokke-Heist (4.987 €/m²) revient plus cher que dans la capitale italienne, selon les chiffres de Belga du mois de septembre.

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