Sauve-qui-peut : des troupes occidentales se déploient à Kaboul pour évacuer les ambassades

Les États-Unis vont déployer 3.000 soldats pour évacuer leurs ressortissants. D’autres pays font de même. Quant à l’armée afghane, elle se prépare à défendre sa capitale. En espérant amener les talibans à négocier.

Alors que le retrait des dernières forces de l’OTAN -majoritairement américaines- est toujours fixé pour le 31 août, c’est le sauve-qui-peut général pour les derniers occidentaux de Kaboul. Plusieurs pays ont annoncé qu’ils allaient déployer de nouvelles troupes dans la capitale afghane. Non pas pour assurer sa défense, mais pour évacuer leurs ressortissants, le personnel des ambassades et leurs proches, en particulier.

Tenir l’aéroport

Les États-Unis ont annoncé le déploiement de trois bataillons de l’US Army et du corps des Marines à l’aéroport international Hamid Karzai de Kaboul dans les 24 à 48h, soit environ 3.000 soldats. Le Pentagone compte augmenter au plus vite sa capacité d’évacuation aérienne, selon son porte-parole John Kirby: « Il s’agit d’une mission très étroitement ciblée visant à protéger le retrait ordonné du personnel civil hors d’Afghanistan. » Une brigade d’infanterie sera disponible depuis le Koweït en cas de demande de renforts, tandis qu’au Qatar, une administration militaire américaine se met en place pour fournir des visas spéciaux aux Afghans qui ont apporté leur aide aux forces de l’Otan et qui craignent des représailles dans leur pays.

D’autres pays se sont lancés dans des opérations similaires: une source canadienne confirme le déploiement de forces spéciales en Afghanistan, sans plus de précision sur leur nombre ou leur objectif précis. Quant à la Grande-Bretagne, elle va envoyer 600 soldats pour évacuer ses ressortissants. Le Danemark a entretemps annoncé qu’il accueillerait 45 ressortissants afghans qui travaillaient sur place pour son gouvernement, avec un passeport de résidence de deux ans.

Le salut ne viendra que du ciel

Quant à l’armée afghane, elle espérerait lancer une conte-offensive contre les talibans, qui contrôlent une grande partie du pays et se sont emparés de deux grandes villes hier. Des messages, supposément venus de conversations WhatsApp entre haut-gradés afghans, circulent : « Nous avons besoin de plus de puissance aérienne. Les talibans sont en terrain découvert… Ils ne pourraient pas être plus exposés. Deux semaines d’un véritable support aérien les pousserait à la table des négociations et annulerait leurs progrès. »

Les États-Unis assurent qu’ils continueront à mener des frappes aériennes en soutien aux forces gouvernementales, mais celles-ci deviennent complexes à proximité de zones densément peuplées.

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