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A Rotterdam, pas question de laisser les chômeurs en fin de droits travailler au noir pendant qu’ils perçoivent des indemnités de l’Etat-Providence. Désormais, ces personnes doivent travailler 8 heures par semaine pour la ville si elles veulent percevoir une allocation mensuelle qui se monte à environ 830 euros pour un célibataire vivant seul.
La ville, qui recèle le premier port d’Europe, est aussi l’une des villes où le chômage sévit le plus fort aux Pays Bas. Près de 12% des actifs de la ville sont sans emploi, soit près du double du taux de chômage de la Hollande. Mais comme le revenu de substitution qui est proposé aux chômeurs en fin de droits en Hollande est à la charge des communes, le budget de la municipalité consacré à ces allocations mensuelles avait explosé , et en 2011 le déficit de ce poste avait atteint 91 millions d’euros.
La ville a donc institué le programme Werk Loont (« le travail rapporte »), un programme de 20 heures hebdomadaires sur 15 semaines, comprenant 8 heures de travail hebdomadaire pour la municipalité, mais également une formation à la recherche d’emploi.
Pour les chômeurs qui en bénéficient, les échappatoires sont inutiles : les retards ou absence injustifiés au travail communautaire, les entretiens volontairement bâclés pour ne pas être recruté seront impitoyablement sanctionnés par des réductions de l’allocation, de 30% dans un premier temps, mais pouvant conduire à la suppression totale et définitive de l’allocation. « Le temps que l’on demande est trop important pour les gens qui travaillent au noir, donc soit ils renoncent à leurs allocations, soit ils cherchent un vrai travail », explique Marco Florijn, maire adjoint travailliste de la ville de Rotterdam.
Et ça marche : preuve en est, le déficit de ce poste s’est réduit, et pour 2012, il ne devrait plus se monter qu’à 20 millions d’euros. Depuis le début de l’année, plus de 40% des personnes qui ont été inscrites au programme en sont parties, soit parce qu’elles ont retrouvé du travail, ce qui est le cas de 558 d’entre elles, ou parce qu’elles ne bénéficient plus de l’allocation, du fait d’une sanction ou de leur volonté propre.
Certains bénéficiaires du programme y trouvent leur compte, comme José Cruz, qui a expliqué à l’AFP pendant qu’il s’activait à ramasser des détritus dans la rue : «J’ai le sentiment de faire quelque chose pour l’argent que je reçois et je garde ainsi un certain rythme de travail. je n’ai pas honte de ce travail ».