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Rapport de l’AIE sur le marché du pétrole : La croissance de la demande ralentit en raison de l’incertitude mondiale


Principaux renseignements

  • L’Agende internationale de l’énergie (AIE) a révisé ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole en 2024 à 1,1 million de barils par jour (mb/j), soit une légère baisse par rapport à l’estimation précédente.
  • Les projections de croissance pour 2025 ont été revues à la baisse à 870 kb/j en raison d’une demande plus faible que prévu au quatrième trimestre 2024.
  • L’offre de pétrole hors OPEP+ devrait augmenter de 1,4 mb/j cette année, dépassant la croissance prévue de la demande.

Le rapport sur le marché du pétrole de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) est une source très appréciée de données, de prévisions et d’analyses sur les marchés pétroliers mondiaux. Il fournit des statistiques détaillées et des commentaires sur divers aspects de l’industrie pétrolière, notamment l’offre, la demande, les stocks, les prix, l’activité de raffinage et le commerce pour les pays membres et non membres de l’AIE.

Fluctuations du marché pétrolier

Le mois de janvier a été marqué par d’importantes fluctuations des prix sur le marché mondial du pétrole. La hausse initiale des prix au début de l’année a été motivée par les inquiétudes concernant les perturbations potentielles de l’approvisionnement dues aux nouvelles sanctions imposées à la Russie et à l’Iran. Toutefois, ces gains ont été rapidement annulés lorsque les inquiétudes concernant l’économie mondiale se sont intensifiées dans le contexte de l’escalade des guerres commerciales et de leur impact potentiel sur la croissance de la demande de pétrole.

Prévision de la demande

Malgré ces incertitudes, l’AIE a légèrement révisé ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole en 2023 à 1,1 million de barils par jour (mb/j), soit un peu moins que l’estimation précédente. Les projections de croissance pour 2024 ont été ramenées à 870 milliers de barils par jour (kb/j). La demande plus faible que prévu au quatrième trimestre 2023, malgré des températures plus froides dans les régions de l’OCDE et en Chine, a contribué à cette révision. Notamment, les livraisons américaines de novembre se sont contractées de 510 kb/j en glissement annuel, marquant la plus forte baisse depuis juin.

Projections régionales

À l’avenir, la croissance de la demande de pétrole de la Chine devrait rester importante, même si sa part est plus faible que lors des décennies précédentes. La contribution du pays à la croissance de la demande mondiale devrait être de 19 pour cent en 2025, principalement grâce au secteur pétrochimique. L’Inde et d’autres pays asiatiques joueront également un rôle de plus en plus important, contribuant collectivement à hauteur de 500 kb/j à la croissance globale.

Offre mondiale de pétrole

Alors que les nouvelles sanctions américaines à l’encontre de la Russie et de l’Iran ont initialement provoqué une volatilité du marché au début de l’année, leur impact sur l’offre mondiale de pétrole reste limité jusqu’à présent. Les exportations de pétrole brut iranien n’ont diminué que de façon marginale et les flux russes n’ont pratiquement pas été affectés. En revanche, l’offre de pétrole hors OPEP+, emmenée par les Amériques, devrait augmenter de 1,4 million de barils par jour cette année, ce qui est supérieur à la croissance prévue de la demande. Toutefois, l’amélioration du respect des objectifs de production convenus par l’OPEP+ réduit progressivement cet excédent d’offre prévu.

Réductions de production

L’alliance OPEP+ a confirmé le 3 février son intention de commencer à dénouer les réductions volontaires de production à partir d’avril. Cette décision reflète l’évaluation du groupe selon laquelle ces ajustements ont stabilisé le marché du pétrole.

Données du marché mondial

Les données pour 2025 révèlent un marché mondial du pétrole équilibré, avec une offre totale correspondant à la demande à 102,9 mb/j. Cependant, l’analyse séparée du pétrole brut, des autres liquides et des produits raffinés offre une perspective plus nuancée. L’année dernière a été marquée par une offre insuffisante sur les marchés du pétrole brut, la production ayant baissé de 120 kb/j en glissement annuel, tandis que la production de liquides de gaz naturel et de biocarburants a augmenté. Les raffineries ont dû fonctionner à des niveaux plus élevés pour reconstituer les stocks de produits épuisés.

Pétrole brut

En décembre, les stocks mondiaux de pétrole brut observés ont diminué de 64 millions de barils, tandis que les stocks de produits ont augmenté de 46 millions de barils. Les données préliminaires de janvier indiquent de nouveaux retraits de pétrole brut, principalement dans les pays non membres de l’OCDE. L’équilibre tendu du pétrole brut américain, marqué par les stocks de Cushing (le principal centre d’approvisionnement du pétrole brut WTI (West Texas Intermediate)) les plus bas depuis dix ans, a soutenu la structure des prix. Les backwardations du WTI et du Brent ont augmenté de 2 $/baril (situation de marché dans laquelle le prix actuel du pétrole est plus élevé que le prix des livraisons futures, ce qui indique souvent une pénurie ou une forte demande pour une livraison immédiate), le WTI s’étant brièvement négocié à près de 10 $/baril au milieu du mois, son niveau le plus élevé depuis plus d’un an.

Perspectives d’avenir

Il reste à voir comment les flux commerciaux réagiront aux nouveaux tarifs douaniers américains ou à leur éventuelle mise en œuvre, ainsi qu’à l’impact à long terme de l’escalade des sanctions contre l’Iran et la Russie. Toutefois, l’histoire montre que les marchés pétroliers font preuve d’une résilience et d’une capacité d’adaptation remarquables face à des défis majeurs, ce qui laisse penser que cette situation ne sera probablement pas une exception.

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