Pourquoi il ne faut pas craindre un effondrement des marchés en 2022

Le mois de janvier a fait craindre le pire sur les marchés. Comme le prélude d’une année compliquée pour les investisseurs, qui sera marquée par le resserrement de la politique monétaire, et au cours de laquelle la pandémie (et la crise de la chaine de l’approvisionnement) n’aura pas dit son dernier mot.

La chute du mois de janvier et la volatilité qui s’en est suivie en février n’ont finalement rien d’extraordinaire. Les corrections boursières sont caractérisées par un recul de 10% par rapport au dernier sommet. Ce sont des phénomènes sains et courants sur un marché haussier.

Or, depuis la débandade de janvier, le Dow Jones et le S&P 500 se sont repris. Les deux marchés ne sont qu’à 5 et 7% de leurs sommets, bref, tout à fait dans les clous. Le Nasdaq a lui plus souffert, notamment plombé par Facebook, et se situe toujours dans une phase de correction boursière de 14% par rapport à son sommet.

Alors bien sûr, on peut comprendre la nervosité des investisseurs. Une période de volatilité et d’incertitude n’est jamais agréable, surtout que les bourses se sont très bien comportées ces dernières années.

Mais une période de correction ne signifie pas automatiquement un recul plus important à venir. Les bullologistes restent rares parmi les économistes sérieux. Un long marché baissier n’est pas à l’ordre du jour, selon la pensée dominante. Un marché baissier est caractérisé par une perte de 20% par rapport au plus récent sommet.

« Les corrections sont un revers temporaire pour une stratégie d’investissement à long terme, et environ la moitié de toutes les corrections depuis 1966 se sont résolues en moins de cinq mois », a déclaré James Solloway, stratège de marché en chef de l’unité de gestion des investissements de SEI, dans un rapport publié le mois dernier et cité par CNN.

Une volatilité forte ne signifie pas non plus une « forte probabilité que nous nous dirigions vers un marché baissier ou une récession dans un avenir proche », a-t-il ajouté.

Une économie américaine en si bonne santé ?

L’incertitude se situe davantage sur la marche en avant de l’économie américaine. Il y a des indicateurs qui ne plaident pas en faveur d’une année 2022 sans encombre.

La dette américaine atteint des sommets, un nombre d’Américains record ont quitté leur job, les commandes dans l’industrie ralentissent et la pandémie n’a pas dit son dernier mot.

D’autre part, la politique monétaire de la Fed inquiète. Si un relèvement des taux était attendu pour cette année 2022, la Fed pourrait agir de manière plus stricte qu’anticipé au départ par les marchés.

2022 sonne aussi la fin d’une économie sous perfusion. Ce sont les milliards d’aide qui ont notamment participé à l’excellente forme des marchés.

L’inflation

Dans la ligne de mire de la Fed, mais aussi de la BCE, il y a bien sûr cette inflation galopante, portée par des hausses des prix du pétrole et du gaz.

Mais en soi, si cette inflation est temporaire, comme le jugent pour le moment tous les banquiers centraux, la hausse des prix de l’énergie n’est pas une mauvaise chose pour les investisseurs. Car cela signifie tout simplement plus de profits pour eux.

Là où les valeurs technologiques ont hyper-performé en 2021, les actions liées à l’énergie pourraient faire de même en 2022.

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