Le Portugal revient peu à peu dans le club des pays vertueux

Vendredi, l’agence de notation Fitch a décidé de revoir à la hausse la cote de crédit du Portugal, pour la faire passer d’un statut de valeur spéculative à celui de valeur d’investissement, rapporte le Financial Times. La note de la dette souveraine du Portugal a grimpé de 2 crans, de BB+, à BBB, avec perspective stable. C’est la 2e agence à prendre cette décision, après que Standard & Poor’s a fait de même en septembre. Cela faisait 6 ans que le Portugal était exclu des grands indices de référence. Grâce à cette nouvelle note, le pays pourra probablement intéresser davantage d’investisseurs et réduire en conséquence le coût de ses emprunts.Dans son communiqué, l’agence explique que sa décision est motivée par la réduction importante de la dette portugaise. Celle-ci devrait en effet tomber en deçà de 127 % du PIB du pays. Selon elle, c’est la première fois que la dette souveraine portugaise diminue depuis le début de la crise de la dette. C’est aussi la 5e année consécutive que le pays enregistre un excédent de son compte courant. Enfin, l’agence a également invoqué la recapitalisation des 2 plus grandes banques portugaises, intervenue cette année.

Le miracle portugais

Le Portugal était pourtant l’un des pays membres de l’euro le plus affecté par la crise de la dette. En 2012, le taux de chômage avait grimpé à 17 %, et l’économie s’était contractée de 4 %. Mais cette année, le taux de chômage est tombé à 8,5 %, et la banque du Portugal a prédit que la croissance économique atteindrait 2,6 % cette année et 2,3 % en 2018.De même, le déficit budgétaire a atteint son plus faible niveau en 40 ans. Il devrait s’établir à 1,4 % du PIB cette année. L’année dernière, il était encore de 2 %, et même de 7,2 % en 2014.

Mario Centeno

Le ministre des finances du gouvernement socialiste portugais, Mario Centeno (notre photo), s’est félicité de cette décision. Arrivé au pouvoir en 2015, il avait suscité plusieurs froncements de sourcil lorsqu’il avait présenté son premier budget. Celui-ci tournait clairement le dos aux politiques d’austérité qui étaient pourtant préconisées à la suite du plan de sauvetage de 87 milliards d’euros dont le pays avait bénéficié en 2011. La Commission européenne avait même menacé de poser son veto.Mais cette époque est visiblement révolue, et c’est un Centeno tout auréolé de la réussite de sa politique qui prendra les rênes de l’Eurogroupe au 1er janvier prochain.

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