Le populisme expliqué simplement

La croissance continue dans une économie mondiale intégrée est l’un des grands facteurs de la montée du populisme, affirme l’économiste Dani Rodrik, professeur d’économie à l’Université de Harvard. Il explique que les effets du libre-échange semblent injustes pour une grande partie de la population. L’économiste est parti du constat que les populistes ne s’attaquent que rarement à l’automatisation, alors que celle-ci est responsable de nombreuses destructions d’emplois et de pertes de revenus subies par les travailleurs de tous secteurs au cours des dernières décennies.Les politiciens populistes se concentrent en général sur la mondialisation, qu’ils désignent comme le plus grand ennemi des travailleurs.L’entreprise dispose de plusieurs stratégies pour gagner un avantage concurrentiel :

  • Elle peut réaliser des investissements dans le talent et l’innovation
  • Elle peut rechercher des fournisseurs plus économiques
  • Elle peut faire appel à  des sous-traitants étrangers avec des coûts de main-d’œuvre moins élevés que les siens
  • Elle peut aussi faire venir des travailleurs étrangers et les payer moins cher pour effectuer le même travail.

Spontanément, le public accepte mieux les deux premiers scénarios, note Rodrik.

Des règles du jeu similaires ne suscitent pas de sentiment d’injustice

Les psychologues ont déjà montré que les gens ne se soucient pas de la répartition inégale des richesses, tant qu’ils ont le sentiment que les conditions d’activité sont les mêmes pour tous. Mais il n’en va plus de même lorsqu’ils constatent que les travailleurs qui perdent leur emploi au profit de travailleurs soumis à une réglementation du travail différente.C’est ce sentiment d’injustice résultant de cette situation qui est à l’origine des appels pour une économie plus juste qui est la marque de fabrique des populistes, et le fait que ce soit la mondialisation qui soit leur cible favorite.Des institutions telles que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ont introduit des mesures contre le dumping social, mais Rodrik estime que les politiques devraient aussi prendre en compte les autres facteurs qui peuvent affecter l’emploi dans une économie de marché.

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