Plus de la moitié des célibataires belges estiment que leur salaire est trop lourdement imposé par rapport à celui des autres

Selon une étude menée par UGent@Work à l’occasion de la Journée des célibataires, 59 % des célibataires estiment payer trop d’impôts par rapport aux couples. Il est vrai que notre système fiscal accorde un avantage fiscal aux personnes mariées ou vivant en concubinage (légal).


  • Près de six célibataires sur dix dans notre pays estiment payer beaucoup d’impôts par rapport à leurs compatriotes. C’est ce qui ressort d’une enquête menée par UGent@Work.
  • Grâce au quotient conjugal, les couples peuvent optimiser leurs impôts en transférant une partie des revenus du partenaire qui gagne le plus vers celui qui gagne le moins.
  • Toutefois, selon les célibataires, la suppression du quotient conjugal n’est pas la solution pour remédier à cette inégalité. La majorité d’entre eux voient une solution dans une réforme de la contribution spéciale pour la sécurité sociale (BBSZ).

Dans l’actualité : 59 pour cent des célibataires estiment qu’ils paient trop d’impôts par rapport aux autres. Chez les célibataires sans enfants – le groupe le plus imposé de Belgique –, ce pourcentage atteint même 61 pour cent.

  • Ce sentiment n’est certainement pas injustifié. Les chiffres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) montrent que 53 pour cent du salaire d’une personne seule disparaît dans les caisses de l’État.
    • Aucun autre pays n’applique une pression fiscale aussi élevée. Dans les autres pays de l’OCDE, la pression fiscale moyenne pour les célibataires s’élève à 35 pour cent
  • Quoi qu’il en soit, une partie importante de la population belge (75 pour cent) estime payer trop d’impôts, comme le révèle l’enquête menée par UGent@Work. Il est toutefois frappant de constater que ce chiffre est nettement inférieur chez les couples que chez les célibataires. Ainsi, « seulement » 44 pour cent des personnes en couple estiment que leur salaire est trop lourdement imposé.

Impact du quotient conjugal

Explication : « Les célibataires ont vraiment une raison de se sentir moins bien traités. Et cette raison s’appelle le quotient conjugal », remarque Stijn Baert, professeur d’économie du travail à l’université de Gand.

  • Qu’est-ce que le quotient conjugal ? Les couples peuvent optimiser leurs impôts en transférant une partie des revenus du partenaire qui gagne le plus vers celui qui gagne le moins, afin de bénéficier ensemble d’une tranche d’imposition plus avantageuse.
  • « Outre le fait que les célibataires ne peuvent pas bénéficier du quotient conjugal, le système comporte également des inconvénients indirects pour eux », ajoute Liam D’hert, chercheur doctorant. « Une étude sur le modèle français de déclaration fiscale commune – comparable au quotient conjugal belge – montre que de tels dispositifs entraînent une baisse du nombre de personnes actives (souvent des femmes). La charge fiscale est donc transférée vers ceux qui travaillent, souvent des célibataires qui ne bénéficient d’aucun avantage fiscal. »

Mais : le gouvernement fédéral prévoit de supprimer progressivement le quotient conjugal,
mais seulement pour la moitié. « Pour les retraités, nous prévoyons un scénario d’extinction à suffisamment long terme », indique l’accord de gouvernement.

Une réforme du quotient conjugal était également à l’ordre du jour du gouvernement précédent. Vincent Van Peteghem (cd&v), l’ancien ministre des Finances, avait alors inclus la suppression du quotient conjugal dans son projet de réforme fiscale. La modification apportée par le gouvernement actuel, dont Van Peteghem est désormais le ministre du Budget, est donc moins radicale.

Suppression de la BBSZ

Remarque : selon le sondage réalisé par UGent@Work, seuls 37 pour cent des personnes interrogées estiment que le quotient conjugal doit être supprimé.

  • Selon la plupart des personnes interrogées (65 pour cent), la réduction des charges pour les célibataires devrait passer par une réforme de la contribution spéciale à la sécurité sociale (BBSZ).
    • Cette cotisation a été introduite en 1994 afin de maintenir la sécurité sociale. Son calcul est assez complexe et le gouvernement De Croo a décidé de la réduire et de la supprimer en plusieurs phases. La première étape a été franchie en 2022.
    • Sammy Mahdi, président du cd&v, a récemment souligné qu’une réduction de la BBSZ profiterait principalement aux célibataires. « Il s’agit en effet d’une taxe qui impose doublement les personnes seules », a déclaré Mahdi. « Nous avons obtenu lors des négociations qu’elle devienne « single proof ». Cela fait partie de l’accord de gouvernement et devrait donc pouvoir être mis en œuvre rapidement. »
  • 87 pour cent des répondants célibataires et 54 pour cent des répondants en couple sont d’accord avec l’affirmation selon laquelle « le BBSZ doit être calculé au niveau individuel et non au niveau familial, comme c’est le cas actuellement ».

Les célibataires ont du mal à joindre les deux bouts

De plus: l’enquête révèle que 26 pour cent des célibataires ont du mal à joindre les deux bouts, contre 16 % des Belges en couple.

  • Ce sont surtout les célibataires avec enfants qui ont du mal à joindre les deux bouts : 37 pour cent d’entre eux connaissent des difficultés financières. C’est deux fois plus que les célibataires sans enfants (18 pour cent). Chez les personnes en couple, la différence de capacité financière entre celles qui ont des enfants et celles qui n’en ont pas n’est pas si importante.

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