Plus de 80% de la population mondiale vit à moins d’une heure d’une ville

En 2015, près de 6 milliard de personnes vivaient à une heure de trajet d’une ville. En d’autres termes, 80,7% de la population mondiale vit à proximité immédiate d’un agglomération urbaine, indique une étude de l’Université d’Oxford, basée sur les données de l’Open Street Map Project et de Google.

Les chercheurs soulignent cependant que dans les pays riches, en Amérique du Nord et en Europe Occidentale, 90,7% en moyenne de la population vit près d’une ville. « Dans des pays à faible revenu, 50,9% des habitants vivent à moins d’une heure d’un centre urbain », explique Daniel Weiss, responsable de l’étude et épidémiologue à l’Université d’Oxford.

Selon Daniel Weiss, les agglomérations urbaines offrent aux individus des opportunités que l’on ne rencontre pas dans des régions plus isolées. « Les villes sont des épicentres d’activités qui affectent le bien-être humain et donc, le temps et le coût nécessaires pour s’y rendre affectent le quotidien des personnes. »

Internet

« De la navette pour se rendre au travail ou à l’école, en passant par l’accès aux soins de santé et aux services bancaires, la facilité d’accès aux villes augmente le fait que les personnes puissent atteindre les biens et les services nécessaires. »

La proximité d’une ville influence le niveau d’instruction, le revenu et le santé, explique le chercheur.

L’amélioration de l’infrastructure, comme Internet, peut potentiellement réduire le fardeau des personnes éloignées des centres urbains, ajoute Weiss. Toutefois, la ville restera un centre.

Selon le scientifique, les villes sont de vraies machines qui stimulent le développement.

« Les villes sont idéales pour concentrer les activités et les personnes dans l’espace et agir comme des moteurs du développement grâce au potentiel collaboratif qu’elles fournissent. »

On constate également que mondialement, les villes continuent à exercer une force d’attraction constante sur des parts croissantes de la population.

« Ainsi, même si les progrès technologiques peuvent réduire le fardeau de la vie à distance, les personnes continuent de manifester leur croyance en la valeur des villes. »

Daniel Weiss met en garde cependant contre les conséquences négatives d’un développement continu des régions rurales isolées. « Des décennies de recherche ont montré que la construction d’une nouvelle route à travers les forêts mène à la déforestation le long du corridor nouvellement construit. »

« Nous espérons que ces données renforceront la notion plutôt intuitive qu’un meilleur accès aux villes est bénéfique pour les populations rurales, mais également que l’accès croissant à une zone très reculée peut avoir des conséquences environnementales négatives. »

« Nous espérons aussi que le développement se fera de manière raisonnable et en respectant les avantages de conservation des zones sauvages éloignées. »

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