Et le pays meilleur musulman est… la Nouvelle-Zélande

En mars dernier, des attaques terroristes dans le sud de la Nouvelle-Zélande avaient ciblé deux mosquées, faisant des dizaines de morts parmi les fidèles. La première ministre Jacinda Ardern avait alors déclaré en signe de soutien à la communauté musulmane : « Ils sont nous, nous ne sommes qu’un » (They are us, we are one). Et la Nouvelle-Zélande ne compte peut-être que 1% de musulmans, mais selon une étude récente, cette île du Pacifique est le pays qui incarne le plus fidèlement les valeurs du Coran.

« Indices d’islamité » est le fruit du travail de Hossein Askari, un économiste d’origine iranienne et professeur à l’université George Washington. La fondation à but non lucratif qu’il dirige, Islamicity Fondation, mesure depuis l’année 2000 l’indice d’islamité dans des dizaines de pays à travers le monde.

Une évaluation collective

Cet indice est un outil qui sert à évaluer quels pays mettent le mieux en pratique les enseignements du Coran et incarnent au plus près les valeurs de l’islam. L’évaluation se fait au niveau de la société, pas du comportement individuel des croyants.

Pour élaborer cet indice, Hossein Askari explique avoir répertorié les enseignements clés de l’islam, par exemple « le Coran dit qu’il ne devrait pas y avoir de pauvreté, donc on a regardé les indices de pauvreté ». Dans les critères, on retrouve aussi les droits des animaux, les libertés civiles, l’intégrité du système judiciaire, la qualité des soins de santé, la répartition des revenus… La liste complète est visible sur le site de la fondation.

Les pays à majorité musulmane… à la traîne

Ainsi, c’est la Nouvelle-Zélande qui est en tête du classement général pour l’année 2018, suivie de la Suède, des Pays-Bas, de l’Islande et de la Suisse. Le premier pays à majorité musulmane du classement est les Emirats Arabes Unis en 45ème place seulement. Tout en bas de la liste, à la 153ème place, on trouve le Yémen où l’islam est pourtant religion d’État. En Nouvelle-Zélande, il n’existe pas de religion officielle et presque la moitié des 5 millions d’habitants se disent chrétiens.

Dans cet article de Ozy, Hossein Askari dénonce l’instrumentalisation de l’islam, ce qui l’a poussé à imaginer cet indice d’islamité : « Rapidement après la mort du prophète, des religieux et des dirigeants ont détourné l’islam dans leur propre intérêt. Au début, l’islam a beaucoup contribué, mais si vous regardez autour de vous aujourd’hui, l’interprétation est à remettre en question ».