Épisode final d’une saga débutée un an et demi plus tôt : le rachat de Giphy, importante plateforme de GIF, par Meta, la maison mère de Facebook, pour 400 millions de dollars a été bloqué. Les régulateurs britanniques, opposés depuis le début au projet, ont ordonné à la société de se séparer de la plateforme, dans son intégralité.
L’entreprise de Mark Zuckerberg n’a pas eu d’autre choix que de reconnaitre sa défaite quant à son rachat de Giphy. Après un an et demi d’enquête, les régulateurs britanniques de la concurrence ont rendu leur verdict final et ont ordonné à Meta de vendre la plateforme de création d’images animées Giphy à un acheteur approprié, et ce, dans son intégralité.
Le risque d’une diminution substantielle de la concurrence sur le marché des réseaux sociaux et de la publicité display que représentait le rachat de Giphy par Meta était trop important pour autoriser cette acquisition, a indiqué l’Autorité britannique de la concurrence et des marchés.
Avec ce rachat, Meta aurait pu en effet accroitre son « pouvoir de marché déjà important » en empêchant ses rivaux d’utiliser les GIF ou en leur demande plus de données d’utilisateurs pour continuer à les utiliser.
Nouvelle défaite pour Meta
« Nous sommes déçus par la décision de la CMA, mais acceptons la décision d’aujourd’hui comme le dernier mot sur la question », a déclaré un porte-parole de l’entreprise de médias sociaux à CNBC. Certes, ce rachat à 400 millions de dollars n’était pas le plus important de l’histoire de Meta – ceux d’Instagram et de WhatsApp lui ont respectivement couté 1 et 19 milliards de dollars –, mais cela ne fait que rajouter un échec de plus à la longue liste récemment enregistrée par l’entreprise de Mark Zuckerberg.
Les derniers mois n’ont en effet pas été très joyeux pour Meta qui traverse une véritable tempête. Outre divers scandales, la société a entrepris une réorientation qui a du mal à convaincre tant les investisseurs que les utilisateurs. Comme son nouveau nom l’indique, Meta souhaite se concentrer sur le métavers, soit le monde virtuel, l’avenir des réseaux sociaux. Son PDG a d’ailleurs vu sa fortune fondre comme neige au soleil.
Aux différents problèmes auxquels le géant américain des plateformes sociales fait face s’ajoute donc désormais celui de chercher un nouvel acheteur pour Giphy.
« Nous travaillerons en étroite collaboration avec la CMA sur la cession de Giphy. Nous sommes reconnaissants à l’équipe de Giphy pendant cette période incertaine pour leur entreprise, et leur souhaitons plein succès. Nous continuerons d’évaluer les opportunités – y compris par le biais d’acquisitions – pour apporter l’innovation et le choix à davantage de personnes au Royaume-Uni et dans le monde », a indiqué Meta dans un mail.
Cette décision des régulateurs britanniques montre combien les autorités sont bien décidées à serrer la vis vis-à-vis des Big Tech. Plusieurs enquêtes sont d’ailleurs en cours concernant les agissements de Meta, Google et Apple, afin de déterminer s’ils n’enfreignent pas les règles en matière de concurrence notamment.
