Quoique s’obstinent à prétendre certains très à droite, l’immigration constitue une richesse. Mais celle-ci reste largement inexploitée, alors que le nombre de déplacés continue à augmenter dans le monde, et que les frontières leur sont de plus en plus solidement refermées.
Dans l’actualité : les migrants du monde entier, s’ils étaient tous réunis, représenteraient la troisième économie mondiale, selon une étude du BCG Henderson Institute, un think tank qui se consacre à l’exploration et au développement de nouvelles perspectives précieuses dans les domaines des affaires, de la technologie, de l’économie et de la science. Soit un PIB comparable à celui du Japon.
Un titan économique (éparpillé)
- Le nombre de personnes déplacées dans le monde ne cesse d’augmenter : elles étaient 280 millions en 2020, toutes raisons confondues. Elles n’étaient « que » 221 millions en 2010. Cette population considérée comme migrante représente 3,6% de la population mondiale.
- Ensemble, sous une même bannière, ces migrants formeraient une nation forte d’un PIB à 9.000 milliards de dollars, selon l’institut. Et encore, cette étude réalisée en partenariat avec les Nations-Unies ne prend pas en compte les impacts économiques des migrants en tant que consommateurs, entrepreneurs et innovateurs ne sont pas pris en compte.
- Cette valeur – qui, du coup, ne profite à personne – pourrait atteindre les 20.000 milliards de dollars d’ici 2050.
Le contexte : le monde est confronté à une pénurie généralisée de main-d’œuvre, qui touche en particulier les mastodontes de l’économie mondiale, États-Unis, Chine, Japon, France et Allemagne en particulier.
« Les dix pays les plus touchés par le déclin démographique perdront environ 345 millions d’adultes en âge de travailler d’ici 2050. Nous avons trouvé 30 millions d’emplois à pourvoir […] en particulier dans l’industrie manufacturière, les technologies de l’information et de la communication et les soins de santé […] les pénuries structurelles de main-d’œuvre coûtent à ces pays plus de 1.000 milliards de dollars par an. »
François Candelon, Global Director au BCG Henderson Institute
Toujours des difficultés à convaincre
Attention : l’étude ne se consacre pas qu’aux réfugiés, mais bien à l’ensemble des migrants, indépendamment de leurs motivations, rappelle le média Les Échos. Mais il s’agit majoritairement d’une population de jeunes adultes avides de travail, et qui n’est pas autant mise à contribution qu’elle le pourrait.
- De manière générale, le monde des entreprises est plutôt ouvert à la diversité : selon l’étude, 72 % des chefs d’entreprise jugent que les migrants sont un atout pour le développement de leur propre pays.
- Dans les faits, c’est toutefois plus complexe : 95 % des patrons se déclarent prêts à ouvrir leurs équipes à l’embauche de migrants, mais 5% seulement d’entre eux le font réellement.
- La pression sociétale, quant à elle, va plutôt dans l’autre sens : 41 % de la population seulement considère les migrants comme une chance économique pour leur pays.