(ABM FN) La bourse de Bruxelles a clôturé à 3.602 points vendredi, accusant un repli hebdomadaire de 3,8 pour cent. Un nouveau repli qui fait plonger la performance de l’indice vedette dans le rouge depuis le 1er janvier.
Les inquiétudes concernant les risques de contagion au sein du secteur bancaire l’ont à nouveau emporté, et ce malgré les mesures prises par les autorités américaines dans le cadre de la chute de la Silicone Valley Bank, du nom de cet établissement axé sur le financement des startups, et des plans de soutien à la banque régionale américaine First Republic et au Credit Suisse.
"Après la faillite de la Silicon Valley Bank, les craintes d'une contagion à d'autres banques régionales aux États-Unis persistent", observe Bernard Keppenne, économiste en chef de CBC Banque.
Jeudi, la Banque de Suisse a annoncé un prêt de quelque 50 milliards de francs au Credit Suisse, certains se demandant toutefois si cela sera suffisant.
Bernard Keppenne estime à ce titre que "davantage que le montant, c’est surtout le message qui est important", à savoir que la Banque de Suisse dit ne pas voir de risque de fiabilité du côté de la banque.
"Certes, il faut que le marché y croit, ce qui n’est visiblement pas encore le cas", souligne Keppenne, selon qui l'une des grandes questions aujourd’hui est de savoir dans quelles mesures les autres banques sont exposées au "risque Credit Suisse".
First Republic a pour sa part été renflouée par 11 grandes banques américaines à hauteur de 30 milliards de dollars. Malgré ce plan de soutien annoncé jeudi soir, l'action perdait plus de 30 pour cent vendredi, voyant sa capitalisation boursière fondre de 70 pour cent sur l’ensemble de la semaine.
Quid des hausses de taux de la Fed en regard des turbulences bancaires?
Naeem Aslam, directeur des investissements chez Zaye Capital Markets, estime que la situation est exacerbée par l’approche de la réunion de la Fed qui doit rendre sa décision en matière de taux en milieu de semaine prochaine.
Les investisseurs spéculent sur le fait que l'institution pourrait faire une pause et ne pas augmenter davantage ses taux en raison des soubresauts bancaires.
Toutefois, Naeem Aslam fait remarquer qu'en dépit d'une crise bancaire qui se fait menaçante, la BCE a elle relevé comme prévu jeudi ses taux d'intérêt de 50 points de base jeudi.
Selon les dernières données compilées par CME Group, une grande majorité du marché table sur une hausse de 25 points de base de la part de la Fed.
Les chiffres de l'inflation américaine publiés mardi semblent aller dans ce sens. Les prix à la consommation ont augmenté de 6,0 pour cent en glissement annuel en février, conformément aux attentes, et ce après les 6,4 pour cent en janvier. L'inflation de base est également ressortie conforme aux attentes, à 5,5 pour cent.
"La question est maintenant de savoir ce que ces chiffres signifient aux yeux de la Fed. Ne rien faire n'est pas une option, mais une hausse de 50 points de base paraît un peu forte. La Fed devrait être confortable avec une augmentation de 25 points de base", estime Philip Marey, analyste de marché chez Rabobank.
La BCE relève ses taux d'intérêt mais se garde de fournir des prévisions
Comme prévu, la BCE a relevé jeudi de 50 points de base son principal taux directeur, même si le marché a brièvement douté que l'institution ne se montre plus accommodante en raison des problèmes du Credit Suisse.
Selon Bernard Keppenne, une hausse modérée de 25 points de base aurait sans doute été un mauvais signal envoyé aux marchés quant à l’état du secteur bancaire.
"Cela aurait pu donner l'impression qu'il existe un risque de défaillance systémique dans le système bancaire de l'UE”, abonde dans le même sens Altaf Kassam, stratège de marché chez State Street.
La BCE ne voit actuellement aucun signe de crise de liquidité, mais se tient prête à intervenir si nécessaire, a déclaré pour sa part la présidente de la BCE, Christine Lagarde. "Le secteur bancaire est plus solide aujourd'hui qu'il ne l'était en 2008, a-t-elle ajouté.
Joost van Leenders, stratège en investissement chez Van Lanschot Kempen, note que le marché semble de plus en plus miser sur le fait que les taux ne seront pas relevés davantage par la BCE
"Cela parait une bonne chose, mais cela implique que les conditions de taux sont telles qu'elles maintiendront la croissance à un faible niveau, ce qui entraînera une forte désinflation". Et van Leenders d'ajouter qu'en raison des turbulences financières, une nouvelle volatilité des marchés n'est pas à exclure".
Sur le marché des changes, l’euro a légèrement progressé de 0,3 pour cent face au billet vert cette semaine, à 1,067 dollar.
Alors que les tumultes observés sur le secteur bancaire font craindre quant à l’activité économique et dès lors, quant à la demande de pétrole, le baril de Brent a chuté de 12 pour cent, touchant un plus bas de 15 mois.
Et tandis que les investisseurs se détournent des actions, ils trouvent refuge dans les obligations. Le rendement du dix ans allemand a ainsi chuté de 40 points de base à 2,1 pour cent. Même topo outre-Atlantique, où le rendement du Bon du trésor à deux ans est repassé pour la première fois depuis septembre sous les 4 pour cent.
Actions en hausse et en baisse
Au sein du Bel20, les biotechs se sont bien comportées cette semaine. Argenx a signé avec un gain de 4,6 pour cent la plus forte hausse de l’indice principal cette semaine, tandis que Galapagos s'est adjugé 4 pour cent.
A la faveur de la baisse des rendements obligataires, les valeurs immobilières ont également bien performé, à l’image de VGP qui s’est apprécié de 4,1 pour cent.
En bas de tableau, on retrouve naturellement les financières, avec KBC qui a chuté de 11 pour cent et Ageas de 11,5 pour cent.
Au sein du BelMid, mention spéciale à Shurgard qui a bondi de 8,4 pour cent. Telenet affiche pour sa part un gain hebdomadaire de 5,6 pour cent, et ce alors que la cotation de l’action est suspendue depuis jeudi midi, dans l’attente d’un communiqué de presse. Les observateurs évoquent une potentielle offre de rachat des actionnaires minoritaires par Liberty Global.
En bas de tableau, Euronav a perdu 11 pour cent. Le transporteur maritime tiendra une assemblée générale extraordinaire la semaine prochaine. Bekaert, qui a pourtant pu compter sur plusieurs relèvement d’objectif de cours, a également perdu plus de 9,6 pour cent.
Du côté des plus petites valorisations référencées dans le Bel Small, mention spéciale à Hyloris et Ekopak qui ont gagné respectivement 6,6 et 3,2 pour cent, là où UnifiedPost et Onward Médical ont perdu 4,6 et 11 pour cent.
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