Nouvelle semaine volatile à la bourse de Bruxelles, où le Bel20 affiche un gain hebdomadaire de 0,60 pour cent à 3.708 points.
Alors que le premier semestre est désormais derrière nous, "c'est un très, très mauvais début d’année que l’on vient de connaître", résume le stratégiste Vincent Juvyns de JPMorgan, et ce alors que l'indice principal de Bruxelles a perdu 14 pour cent sur la période.
Juvyns remarque qu’il est particulièrement frappant de voir que les marchés actions et obligations ont été tous deux sous pression. Selon l’expert, il faut remonter à 1969 pour retrouver un tel scénario.
"La hausse des prix, les perspectives économiques pessimistes et la faible confiance des consommateurs entraînent un grand scepticisme sur les marchés boursiers", fait remarquer Salah Bouhmidi, analyste de marché chez IG.
"Les bénéfices des entreprises sont actuellement bons, voire remarquablement bons, mais il est peu probable que cela continue", prévient pour sa part Joost van Leenders, stratège en investissement de Van Lanschot Kempen.
Alors que la saison des résultats du premier semestre va vraiment commencer à la mi-juillet, une croissance des bénéfices d'environ 10 pour cent est attendue aux États-Unis et en Europe pour l’ensemble de l’année. Pour 2023, on prévoit une hausse similaire pour les Etats-Unis, et de 6,5 pour cent en Europe.
Selon Joost van Leenders, "s'il y a une récession, ce qui est certainement possible, alors les bénéfices des entreprises vont baisser".
Et si les récentes pertes des marchés actions suggèrent que le marché intègre un tel scénario, Van Leenders estime qu’une récession n’est pas encore totalement prise en compte.
Du côté des indicateurs macro-économiques publiés cette semaine, les données des directeurs d'achat ont laissé voir un ralentissement de la croissance industrielle dans la zone euro, là où en Chine, l'industrie a renoué avec la croissance.
L'économiste Chris Williamson de Markit note que pour la première fois depuis deux ans, l'indice de production dans la zone euro est ressorti en légère baisse. En fonction des secteurs, les clients sont de plus en plus prudents, fait remarquer Williamson.
Tous les regards portés vers l'inflation
Cette semaine, une grande attention a été portée sur l'inflation des prix de base des États-Unis. L'indice PCE a augmenté de 0,3 pour cent en mai par rapport au mois précédent. Sur une base annuelle, cette même inflation de base atteint 4,7 pour cent, contre 4,8 pour cent attendus et en baisse par rapport à 4,9 pour cent du mois d’avril.
La Réserve fédérale considère cet indice des prix de base comme la plus importante mesure de l'inflation et un guide pour sa politique monétaire.
De notre côté de l’Atlantique, en juin, les prix à la consommation en Allemagne sont ressortis non seulement en baisse en glissement mensuel mais aussi inférieurs aux attentes.
Le taux d'inflation en glissement annuel a atteint 7,6 pour cent contre 7,9 pour cent en mai. Les économistes consultés à l'avance avaient tablé sur une inflation de 8 pour cent en juin.
Economiste chez ING, Carsten Brzeski, retient que les mesures de soutien économique ont freiné l'inflation en Allemagne.
"Ce n'est pas (encore) un tournant, mais plutôt la preuve que ce sont actuellement les gouvernements et non les Banques centrales qui peuvent réduire l'inflation", a résumé dans ce sens Brzeski.
Un avis que partage Bernard Keppenne, économiste en chef de CBC Banque, qui parle "d'une baisse artificielle".
En revanche, les prix ont continué d’augmenter en Belgique, avec une inflation qui a atteint 9,65 pour cent en juin, un record depuis octobre 1982.
Même scénario pour l'ensemble de la zone euro, où l'inflation a atteint 8,6 pour cent en juin, contre 8,1 pour cent un mois plus tôt. L'inflation de base, mesure clé pour la BCE, s'est elle établie à 3,7 pour cent, contre 3,9 pour cent en mai.
Sur le marché des changes, accusant un repli hebdomadaire de 1,6 pour cent, l’euro s'échangeait à 1,041 dollar vendredi.
Sur le front pétrolier, le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en août a gagné moins de 2 pour cent sur la semaine sous les 108 dollars.
Cette semaine, l’OPEP+ a décidé d'augmenter sa production de pétrole en août, au même rythme qu'en juillet. Menée par l'Arabie saoudite, elle a annoncé une augmentation quotidienne de 648.000 barils en août.
Actions en hausse et en baisse
A la bourse de Bruxelles, Fagron a connu une semaine difficile, alors que les investisseurs ont appris mardi que le fournisseur de produits pour pharmacies avait reçu le 14 juin un avertissement du régulateur américain Food and Drug Administration. Cet avertissement vient après l’inspection d'une installation de reconditionnement de Fagron dans le Minnesota au en novembre 2021. Entre autres, la FDA n’a pas été satisfaite du reconditionnement correct des ingrédients pharmaceutiques, susceptible de créer par exemple, un risque de contamination croisée. Si dans l’ensemble, les analystes estiment que la correction de 12 pour cent de l’action cette semaine est exagérée, il parait clair à leurs yeux que Fagron doit s'atteler sérieusement à résoudre les problèmes de l'usine de reconditionnement du Minnesota.
TINC a annoncé trois investissements cette semaine, pour un montant total de 48 millions d'euros. Selon Kepler Cheuvreux, l'investisseur en infrastructure devra lever des capitaux à court terme pour pouvoir financer tous les investissements. L’action affiche un gain hebdomadaire de 2,3 pour cent.
Fournisseur mondial majeur de services d'innovation dans les secteurs de la chimie de spécialité et de l’alimentaire, Azelis a également annoncé une série d'acquisitions, tandis que Jefferies a commencé à suivre l'action avec une recommandation "à conserver" et un objectif de cours de 22,00 euros. Le bureau d’étude voit plus d'opportunités pour le pair sectoriel néerlandais IMCD que pour Azelis. L’action a gagné 1 pour cent cette semaine.
Cette semaine a par ailleurs été synonyme de première cotation pour DEME, comme décidé et annoncé par sa société mère CFE à la fin de l'année dernière. DEME, qui regroupe les activités marines de l’ancien de sa maison mère, a clôturé la semaine à 106,2 euros, contre un premier cours de 107 euros jeudi. CFE a lui chuté de plus de 90 pour cent. Tom Simonts, économiste à la KBC, avait prévu une telle volatilité. Vendredi, KBC Securities a placé les deux actions sur la liste d'achat avec des objectifs de prix de 123 et 15 euros respectivement.
De son côté, Proximus a cédé 0,6 pour cent sur la semaine à 14,00 euros. L’opérateur a annoncé vendredi que l'introduction en bourse de sa filiale américaine TeleSign n'était plus d'actualité. Si la nouvelle n’étonne guère du côté des analystes d’ING, KBC Securities a abaissé l'objectif de cours de 20,00 à 18,00 euros, avec une recommandation "à conserver" inchangée.
Au rayon des gagnants de la semaine, Lotus Bakeries a notamment gagné 3,3 pour cent, là où Home Invest s’est adjugé 4,5 pour cent. VGP et Aperam comptent parmi les perdants de la semaine, avec des replis respectifs de 8 et 9 pour cent.
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