(ABM FN) Le Bel20 a gagné 2,1 pour cent sur l’ensemble de la semaine à 3.844 points.
Et pourtant, la semaine boursière avait débuté sur une note négative avec les avertissements sur résultats de Nvidia et Micron Technology, ces géants des composants électroniques, qui s’attendent à voir leurs revenus baisser.
Selon l'analyste de marché Michael Hewson de CMC Markets, ces avertissements mettent en lumière "les défis auxquels sont confrontés non seulement le secteur de la technologie, mais aussi l'économie mondiale au sens large".
Ensuite vint le point d’orgue de la semaine avec la publication mercredi des chiffres de l’inflation aux Etats-Unis. Ressortis inférieurs aux attentes, ils ont apporté du soulagement aux investisseurs, ceux-ci espérant que la Fed ne relève pas ses taux aussi fortement que redouté.
Il est tentant, selon Hewson, de penser que le point bas des marchés boursiers cette année soit derrière nous, mais il n'y a pas encore de preuves pour étayer cette perspective.
L'inflation américaine ralentit
Publiés mercredi, les chiffres de l'inflation américaine ont donc montré un ralentissement qui a d’ailleurs été conforté par l’évolution de l'indice des prix à la production publié jeudi.
Les prix à la consommation aux États-Unis se sont stabilisés en juillet par rapport au mois précédent, après avoir augmenté de 1,3 pour cent en juin. Sur une base annuelle, les prix ont augmenté de 8,5 pour cent, contre 9,1 pour cent un mois plus tôt.
L'inflation sous-jacente, c'est-à-dire corrigée des prix de l'alimentation et de l'énergie, s'est pour sa part établie à 0,3 pour cent en rythme mensuel en juillet. Sur une base annuelle, l'inflation sous-jacente s'est établie à 5,9 pour cent, soit un niveau inchangé.
Commentant ces chiffres, les analystes d’ING ont évoqué "une surprise positive" découlant en partie de la baisse des prix du carburant et des billets d'avion. Et tandis que le prix de l'essence est également moins cher en août, l'inflation baissera probablement à nouveau ce mois-ci, s’attend ING.
La banque note toutefois que la situation est plus délicate pour l’inflation sous-jacente, compte tenu de la hausse des coûts de main-d'œuvre qui a maintenu cette même inflation stable en juillet.
À la vue des gains signés mercredi sur les bourses, les marchés espèrent que la Fed relèvera ses taux moins fortement en septembre. Pour autant, il faut rappeler que la hausse des prix ne constitue jamais qu’un indicateur parmi d’autres pris en compte par la Fed dans son processus de hausse des taux.
Et avant la prochaine décision monétaire en septembre, la publication de nombreux indicateurs sont encore à venir, on pense au rapport sur l’emploi pour le mois d’août et les chiffres de l’inflation pour août.
Comme le souligne Philippe Ledent d’ING, les chiffres de l’emploi sont également scrutés de près par la Fed dans la mesure où les pressions salariales constituent une composante majeure dans l’inflation américaine.
ING rappelle que l’inflation actuelle demeure toujours bien loin de l’objectif de la Fed, tandis que l'économie américaine a créé plus d'un demi-million d'emplois le mois dernier et que la croissance économique semble se redresser au troisième trimestre.
En outre, ING s’attend dans l’ensemble à ce que les exportations se portent bien et que les stocks posent moins de problèmes, ce qui fait dire aux analystes de la banque que les raisons sont suffisantes pour que la Fed relève quand même ses taux d'intérêt de 75 points de base en septembre.
Plusieurs dirigeants de la Fed ont également fait allusion à une telle hausse cette semaine. Le président de la Fed de Chicago, Charles Evans, entre autres, a déclaré qu'il s'attend à ce que la banque centrale "augmente les taux d'intérêt pour le reste de cette année et l'année prochaine pour garantir que l'inflation revienne à son objectif de 2 pour cent".
Sa collègue, Mary Daly, de la Fed de San Francisco, a ajouté cette semaine que le combat de la banque centrale contre l’inflation est loin d’être terminé. Il y a une amélioration, note Daly, soulignant toutefois qu’il y a encore du chemin à faire.
Le marché n’y croit pas
De l’avis des marchés, l’annonce de la baisse de l’inflation a pourtant fait baisser les perspectives d’une hausse de 75 points de base des taux en septembre.
Suite au rapport sur l’inflation, le baromètre FedWatch compilé par CME Group estime désormais la probabilité d’une hausse de 50 points de base en septembre à plus de 60 pour cent, contre 30 pour cent avant la publication du rapport.
On notera que les spéculations sur une Fed moins agressive ont d'ailleurs entraîné un repli du billet vert, l’euro ayant renoué avec 1,03 dollar en cours de semaine pour finalement clôturer sur un gain hebdomadaire de 0,65 pour cent à 1,025 dollar.
Alors que l'inflation semble ralentir aux États-Unis, un scénario similaire en Europe semble plus difficile à envisager, selon Michael Hewson de CMC Markets, sachant que le vieux continent est plus sensible à la hausse des prix de l'énergie.
Philippe Ledent d’ING rappelle à ce titre qu’on évalue entre 40 et 45 pour cent le poids des prix de l’énergie dans l’inflation européenne, contre 30 pour cent environ outre-Atlantique.
Sur le front du pétrole, pour la première fois depuis un mois, le Brent a bouclé la semaine dans le vert autour des 98 dollars le baril, soit une hausse hebdomadaire de 3,5 pour cent et ce malgré avoir touché un plus bas depuis février à 93 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain a lui progressé de 4 pour cent cette semaine à 92,6 dollars.
"Les prix du pétrole brut sont à nouveau en hausse alors que la hausse des prix du gaz en Europe modifie les habitudes de consommation vers ce qui est actuellement une alternative moins chère", a déclaré Hewson.
"Une crise du gaz imminente en Europe entraîne déjà une importante demande de remplacement du gaz par le pétrole", a déclaré l'Agence internationale de l'énergie dans son rapport mensuel cette semaine. Et cette demande supplémentaire de pétrole tombe dans un marché déjà tendu, a déclaré l'agence.
Pendant ce temps, l'OPEP a révisé à la baisse ses estimations de la demande de pétrole en 2022 cette semaine.
Les gagnants et perdants de la semaine
La plus forte hausse de la semaine revient, sans surprise, à Exmar qui s’est envolé de 50 pour cent. Vendredi dernier, la société a publié une nouvelle que le marché attendait: la vente de son unité flottante de gaz naturel Tango FLNG à Eni. Une annonce qui a également bien été accueillie par les analystes.
La plus forte baisse revient en revanche à Mithra, qui a signé 5 séances de baisse et s’est vu lesté de 24 pour cent. La biotech liégeoise a annoncé dernièrement l'approbation par la FDA américaine de l'anneau contraceptif Haloette. Mithra a également obtenu un nouveau financement de 100 millions d'euros auprès d'investisseurs existants et a également racheté plus de 34 millions d'euros d'obligations convertibles.
Du côté des résultats, Nyxoah a notamment annoncé une forte croissance de ses revenus au deuxième trimestre et avoir légèrement réduit ses pertes. Les chiffres publiés par le spécialiste de l'apnée du sommeil ne sont "pas très surprenants », pour reprendre les termes de Degroof Petercam. L’action a gagné 3,6 pour cent sur la semaine.
Le grossiste en produits chimiques Azelis a lui vu ses résultats augmenter de manière significative au cours des six premiers mois de l'année, tandis que les perspectives annuelles sont ressorties bien supérieures au consensus. Degroof Petercam et Jefferies ont augmenté leur objectif de cours dans la foulée. Le titre a gagné pas loin de 9 pour cent cette semaine.
Actionnaire de contrôle d’AG Insurance, Ageas a enregistré de solides résultats au premier semestre de l'année, soutenus par une performance meilleure que prévu en Asie, selon ING. L’assureur, qui a confirmé ses prévisions de bénéfices annuels d’un milliard d’euros, a également annoncé un acompte sur dividende de 1,50 euro par action et prévoit d'augmenter le dividende de 6 à 10 pour cent. Selon ING, cela offre de meilleures perspectives de croissance en regard des pairs du secteur. Le titre a gagné 4,1 pour cent cette semaine.
KBC a lui relevé ses perspectives après un deuxième trimestre meilleur que prévu. Ces nouvelles perspectives sont soumises à une série d'hypothèses, selon Barclays. Le titre a gagné 2 pour cent cette semaine.
Jensen-Group a vu son chiffre d'affaires et son bénéfice augmenter au premier semestre 2022. Si le groupe industriel n'a pas fourni de perspectives concrètes pour l'exercice, il a confirmé son intention de rester rentable. L’action a gagné 6 pour cent.
Unifiedpost a également vu son chiffre d'affaires augmenter au premier semestre de cette année. L'entreprise table toujours sur une croissance organique de 25 pour cent pour cette année, mais cela dépend de la conclusion d'accords de licence. Dans la foulée de ces résultats, l’action du spécialiste de la digitalisation des factures s’est envolée de 25 pour cent, au-dessus des 5 euros.
Au rapport vendredi, Lotus Bakeries, qui produit les spéculoos, a publié des chiffres semestriels très solides, selon ING. KBC Securities a également relevé l'objectif de cours de l'action, qui a perdu 5 pour cent au sortir de la semaine.
Argenx a reçu pour sa part jeudi l'approbation de la Commission européenne pour le traitement de la myasthénie grave généralisée. Cela signifie que le produit peut être commercialisé dans tous les États membres, mais également en Islande, en Norvège et au Liechtenstein. Le poid lourd du Bel20 a gagné 1,6 pour cent.
A noter enfin que la biotech Bone Therapeutics a acquis une participation majoritaire de 51 pour cent dans French Medsenic. Bone émettra pour cela 90,6 millions d'actions aux actionnaires de Medsenic.
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