L’opposition (et le MR) vent debout contre la fermeture de Tihange 2

Le 2e réacteur de la centrale de Tihange devrait faire tomber le rideau ce 31 décembre à 23h59. Les travaux de démantèlement qui dureront probablement jusqu’en 2036 s’enclencheront dès le mercredi, avec la décontamination de la cuve, un processus irréversible. La N-VA et Marie-Christine Marghem iront à Tihange ce mardi pour protester contre sa fermeture.

Les chiffres

  • Tihange 2, c’est un réacteur d’une puissance de 900 MW. Mis en service en 1983, il produira le dernier MWh d’électricité ce mercredi, après 11.963 jours d’activité.
  • La mise à l’arrêt prendra plusieurs années et sera effective en 2027. Il faudra ajouter une dizaine d’années supplémentaires pour le démantèlement total du réacteur, vers 2036.
  • Une enveloppe d’1 milliard d’euros a été prévue pour le démantèlement. Un montant qu’Engie-Electrabel ira chercher dans les provisions nucléaires retenues par le fonds Synatom.

Les 7 réacteurs belges

  • Doel 3 a fermé en septembre 2023. Tihange 2 est donc le prochain sur la liste.
  • La Vivaldi a prévu de prolonger les deux réacteurs les plus récents pour 10 ans : Tihange 3 et Doel 4.
  • Concernant Doel 1, Doel 2 et Tihange 1, il reste une incertitude. Principalement autour de l’hiver 2025 – 2026. Il y a deux options sur la table : les prolonger pour un court délai, ou épargner leur combustible durant l’été.

Le débat politique

  • Du côté de l’opposition, la N-VA compte faire de la fermeture de Tihange 2 un moment de communication politique : elle enverra une délégation composée de Bart De Wever et de Theo Francken, qui rejoindront une quinzaine d’organisations pro-nucléaires.
  • Le MR sera représenté par l’ancienne ministre de l’Énergie, Marie-Christine Marghem, qui a fait de l’énergie nucléaire son cheval de bataille. De son côté, le président du MR, Georges-Louis Bouchez, entend faire pression jusqu’au bout : « Le MR va se battre pour empêcher la décontamination, une phase irréversible, des réacteurs nucléaires à l’arrêt. Nous voulons maintenir l’ensemble du parc opérationnel afin de pouvoir redémarrer en cas de nécessité Doel3 et Tihange 2 qui sont totalement sécurisés ! »
  • Pourtant, la loi de sortie du nucléaire est formelle : Doel 3 et Tihange 2 vont quitter la scène nucléaire belge. En novembre dernier, Marghem a déposé une proposition de loi pour abroger la loi, ralliant la N-VA et DéFI. Mais dans les faits, cette proposition ne s’est pas matérialisée. Bouchez a répété qu’il ne voulait pas passer par une « majorité alternative » qui le rendrait sans doute responsable de la chute de la Vivaldi.