L’influent économiste Mohamed El-Erian met en garde les investisseurs : « Acheter à la baisse » ne fonctionnera pas pendant la guerre en Ukraine

L’approche « acheter à la baisse » des marchés d’actions ne fonctionnera pas avec le conflit entre la Russie et l’Ukraine en toile de fond. Les marchés resteront totalement imprévisibles tant que la guerre se poursuivra, estime le grand économiste Mohamed El-Erian. Dans une chronique pour l’agence de presse Bloomberg, le président du Queens’ College de Cambridge réfléchit tout haut à la meilleure approche pour les investisseurs en temps de guerre.

Mohamed El-Erian, le principal conseiller économique du plus grand assureur européen Allianz, met en garde les investisseurs contre un retour précipité sur le marché boursier alors que la Russie continue de faire la guerre à l’Ukraine.

Au contraire, ils devraient réorganiser leurs portefeuilles pendant les rebonds, et être plus critiques à l’égard de tout achat. C’est ce qu’il écrit dans une chronique ce mercredi.

Ne pas espérer de rassemblement

« À moins que les investisseurs ne parviennent à identifier l’échappatoire de Poutine (la façon dont Poutine peut arrêter la guerre sans perdre la face, ndlr) », ils feraient mieux de réorganiser leurs positions en actions pendant les rebonds, plutôt que d’acheter dans la baisse actuelle et d’espérer un long rallye dans un avenir proche, affirme El-Erian.

Il prévient que les conséquences de la guerre entre la Russie et l’Ukraine vont s’aggraver à mesure que le conflit s’éternise. Cela créera davantage d’agitation et d’incertitude sur le marché, et ébranlera la liquidité.

Perturbations

Pour les investisseurs qui ont l’habitude d’acheter la baisse, M. El-Erian note que le succès est beaucoup moins certain dans l’environnement actuel. Un rebond du marché plus large ne sera pas acquis tant que la guerre ne s’apaisera pas, et même alors, le marché pourrait subir des perturbations.

Compte tenu du climat actuel, les investisseurs devraient « saisir cette occasion pour se concentrer davantage sur la sélection des actions individuelles, tout en se positionnant pour un avenir caractérisé par une plus grande dispersion des performances économiques mondiales », a déclaré l’économiste.

L’Europe en récession

Dans un article publié hier, M. El-Erian a écrit qu’il voit le spectre de la stagflation, un dangereux cocktail de stagnation économique et d’inflation, se profiler. Les conséquences économiques de la crise ukrainienne exercent déjà une pression « stagflationniste » sur les États-Unis et leurs alliés, selon le rapport.

Toutefois, l’ampleur des dégâts variera d’un pays à l’autre, a-t-il suggéré. Par exemple, il s’attend à ce que l’économie américaine soit plus résiliente et s’en sorte mieux que l’économie européenne, qui, selon lui, tombera en récession.

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