Le Guide Michelin, qui est à peu près l’équivalent dans le monde culinaire de ce que la Bible représente pour l’Église catholique, a distribué des étoiles à tour de bras ces dernières années, chez nous comme ailleurs. Cette pluie d’étoiles va continuer à inonder le paysage culinaire dans les années à venir. L’entreprise française adapte son modèle économique.
L’étoile Michelin fait également grimper les prix des restaurants non-répertoriés

Pourquoi est-ce important ?
Depuis un an, le guide papier Michelin n'existe plus. Les étoiles et tous les commentaires sont désormais disponibles gratuitement sur le site web de Michelin. Le modèle de revenu classique consistant à vendre le plus grand nombre de guides possible a été remplacé par une application numérique permettant de faire des réservations.Dans l’actualité : Michelin génère désormais des revenus en faisant la promotion des restaurants. Les critiques objectives deviendront plus rares, car Michelin soutient dorénavant son propre marché grâce au marketing numérique.
Zoom sur la situation : Même 123 ans après sa création, le Guide Michelin reste une force qui peut « faire » ou « détruire » la réputation de restaurants et de chefs. C’est déjà ce que confirmait en 2017 Joël Robuchon, lauréat de 31 étoiles, dans une interview accordée à Food & Wine :
- « Avec une étoile Michelin, vous avez environ 20 % de ventes en plus. Avec deux étoiles, vous constatez une augmentation d’environ 40 % de votre chiffre d’affaires, et avec trois étoiles, votre volume de chiffre d’affaires double. »
Mais ce n’est pas tout : le poids financier de la reconnaissance Michelin est tel qu’il a un impact sur les non-étoilés. Par exemple, les restaurants parisiens ayant reçu une étoile ont augmenté leurs prix d’environ 25 %, mais les restaurants non-répertoriés ont également été encouragés à augmenter leurs prix de 5 % à 13 %.
BL