Les lumières s’éteindront-elles lors de la sortie du nucléaire? C’est ce que redoutent 7 entrepreneurs sur 10

Le monde des affaires s’inquiète des conséquences de la fermeture des centrales nucléaires belges, qui, selon la loi actuelle, est prévue pour 2025. « La politique énergétique irréfléchie met notre prospérité en danger », avertit Fedustria, l’association professionnelle de l’industrie du textile, du bois et du meuble.

L’heure tourne dans le dossier de l’approvisionnement en énergie. La grande question est de savoir si le gouvernement fédéral ira jusqu’au bout de sa décision de fermer définitivement les deux dernières centrales nucléaires, Doel 4 et Tihange 3.

Dans une lettre ouverte, Fedustria, qui représente 1 700 entreprises, demande au gouvernement fédéral de maintenir ces deux centrales nucléaires ouvertes pendant au moins dix années supplémentaires. Selon l’industrie du textile et du bois, c’est le meilleur moyen de garantir l’approvisionnement en énergie et de le maintenir à un prix abordable. « En même temps, nous gagnons le temps nécessaire pour mettre en œuvre avec succès la transition énergétique souhaitée », avance la fédération comme argument supplémentaire.

« Inconscient »

La crainte d’un approvisionnement énergétique défaillant et d’une électricité importée coûteuse est bien établie, selon une enquête menée auprès des membres de Fedustria :

  • 7 chefs d’entreprise sur 10 craignent la sortie du nucléaire
  • 8 chefs d’entreprise sur 10 déclarent que le coût élevé et croissant de l’énergie est une préoccupation majeure qui nuit à leur rentabilité

En perdant l’énergie nucléaire, ils craignent des prix structurellement élevés. « L’énergie nucléaire représente encore aujourd’hui environ la moitié de l’électricité produite en Belgique. Non seulement elle garantit la sécurité d’approvisionnement, mais elle est aussi une source d’énergie bon marché et respectueuse du climat, car la production d’électricité d’origine nucléaire est pauvre en CO2. »

« L’abandon complet de l’énergie nucléaire est incompréhensible et inconscient pour une grande majorité d’entre nous, entrepreneurs industriels », peut-on lire dans cette lettre.

Dépendance

Fedustria partage également les critiques fréquentes à l’égard de l’intention de la ministre de l’énergie Tinne Van der Straeten (Groen) d’utiliser de nouvelles centrales électriques au gaz comme alternative temporaire à l’énergie nucléaire, en prévision d’une plus grande capacité d’énergie renouvelable.

Non seulement les centrales au gaz sont plus polluantes que les centrales nucléaires, mais elles augmentent également la dépendance à l’égard des fournisseurs de gaz tels que la Russie. « Les approvisionnements en gaz sont entre les mains de régimes autoritaires qui peuvent faire du chantage à l’UE en imposant des restrictions sur les fournitures de gaz, ce qui augmente considérablement notre dépendance énergétique et donc l’insécurité énergétique », craignent les chefs d’entreprise.

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