« Les envolées de Rivian et Lucid sont le signe d’un marché malade »

La FOMO dans le secteur des voitures électriques a bénéficié à deux constructeurs qui n’ont quasiment rien construit. Rivian et Lucid Motors pèsent plus financièrement que Ford ou General Motors. Rivian a même dépassé Volkswagen à un certain moment. Pour Matt Maley, stratège en chef des marchés chez Miller Tabak, c’est le signe « d’un marché boursier malsain », a-t-il affirmé à Yahoo Finance.

Rivian a des revenus inférieurs à 1 million de dollars, a 1.000 véhicules en commande mais n’a expédié qu’un seul pickup, sa marque de fabrique. L’anti-Tesla bénéficie avec Amazon d’un soutien de poids, mais sans doute pas de quoi justifier une telle envolée sur les marchés qui l’a un temps porté au 3e rang mondial en termes de capitalisation boursière, seulement dépassé par Tesla et Toyota, à 140 milliards de dollars.

Lucid Motors est également en pleine bourre. Mardi, l’action a bondi de 24%, portant la valeur de l’entreprise à 91 milliards, au-dessus de constructeurs historiques américains, Ford et GM. La raison de ce bon ? L’annonce du constructeur de produire 20.000 véhicules électriques l’an prochain. Pour vous donner un ordre de grandeur, Tesla est en route pour en produire 1 million cette année.

La FOMO ou la peur de rater une opportunité. Pour ne pas rater le prochain Tesla, les investisseurs, poussés par les faibles taux d’intérêt et les politiques attentistes des banques centrales, prennent des risques et jettent leur dévolu des actions pour ne pas rater le train en marche et acheter – en tout cas c’est qu’ils pensent – à bas prix.

Le drôle de rôle des banques centrales

Une frange de la BCE, en plein rôle de pompiers-pyromanes, a averti de l’emballement anormal des marchés boursiers, des valeurs des actions et du risque de correction boursière pour l’année prochaine. Beaucoup d’experts ont déjà tiré la sonnette d’alarme, ici c’est une institution financière de premier ordre.

Pour Yahoo Finance, Matt Maley fait une comparaison avec l’éclatement de la bulle internet au début des années 2000: « Comme en 1999, lorsque l’action Amazon s’est emballée – c’est une grande entreprise qui a changé le monde – mais l’action a dû baisser. Je ne dis pas que nous allons avoir les mêmes problèmes l’année prochaine qu’en 2000 avec un marché baissier majeur. Mais ce marché est dirigé par la liquidité, et beaucoup moins que par la croissance économique ou la croissance des bénéfices. Cette liquidité va devenir moins abondante et les gens doivent se préparer à la façon dont ils réagiront lorsque le marché commencera à baisser à un moment donné. C’est inévitable, et je pense que la baisse interviendra à un moment donné au cours des 12 prochains mois. »

Une liquidité alimentée par les faibles taux d’intérêt qui poussent même le plus frileux des épargnants, constatant qu’il perd de l’argent sur son compte d’épargne, à jouer en bourse.

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