Principaux renseignements
- Les entreprises américaines se tournent vers l’Europe pour obtenir des prêts moins chers en raison des taux d’intérêt plus favorables qu’aux États-Unis.
- Le taux de dépôt de la BCE est inférieur de 1,75 pour cent à celui de la Réserve fédérale américaine, ce qui rend les emprunts en euros nettement moins chers.
- Cette tendance est alimentée par les inquiétudes concernant les politiques économiques potentielles des États-Unis et par les investisseurs qui anticipent de nouvelles réductions des taux d’intérêt de la BCE cette année.
Les entreprises américaines cherchent de plus en plus à obtenir des prêts en Europe en raison des taux d’intérêt plus favorables qu’aux États-Unis. Selon Bloomberg, cette tendance a permis aux entreprises américaines d’émettre 23,4 milliards d’euros d’obligations en Europe cette année, dépassant ainsi tout autre montant annuel depuis 2007. Des entreprises de premier plan telles que T-Mobile US, IBM et les principales banques de Wall Street participent à cette évolution, attirées par les taux d’intérêt plus bas fixés par la Banque centrale européenne (BCE).
Actuellement, le taux de dépôt de la BCE se situe à 1,75 pour cent de différence par rapport au taux de la Réserve fédérale américaine, ce qui rend les emprunts en euros nettement moins chers. Les entreprises qui n’ont pas besoin de convertir leur dette en dollars réalisent des économies encore plus importantes. Même celles qui le font peuvent bénéficier d’une réduction des coûts ou d’une diversification de leur base d’investisseurs. Cette disparité des taux d’intérêt est un facteur important qui pousse les entreprises américaines à se tourner vers les marchés européens.
Contexte
La tendance des entreprises américaines à recourir aux emprunts européens n’est pas nouvelle ; l’année dernière, les entreprises américaines ont émis pour environ 108 milliards d’euros d’obligations européennes. Toutefois, les inquiétudes entourant les politiques économiques potentielles des États-Unis, en particulier dans l’éventualité d’un retour de Donald Trump à la Maison Blanche, intensifient cet intérêt. Les investisseurs anticipent au moins trois autres réductions des taux de la BCE cette année, après celle de janvier à 2,75 pour cent. À l’inverse, l’inflation aux États-Unis a atténué les attentes en matière de réduction des taux de la Réserve fédérale, les opérateurs prévoyant désormais une seule petite réduction d’ici à la fin de l’année 2025.
Facteurs politiques
Les facteurs politiques influencent également cette tendance. La menace imminente de nouveaux droits de douane américains sur l’Europe et les pics d’inflation potentiels sous une administration Trump ont accru la demande de garanties contre un dollar plus fort. Cette demande de protection financière est actuellement à son plus haut niveau depuis deux ans. Certaines entreprises américaines maintiennent leur dette en euros, tandis que d’autres prévoient d’échanger des devises, c’est-à-dire d’emprunter dans une devise et de rembourser dans une autre. Quelle que soit l’approche retenue, le marché obligataire européen constitue une alternative convaincante et rentable pour les entreprises américaines qui cherchent à minimiser leurs dépenses et à atténuer les risques dans un contexte d’incertitude économique.
Si vous souhaitez accéder à tous les articles, abonnez-vous ici!