‘Le terrorisme d’extrême gauche fait son retour en France′

Pour la première fois depuis plus de dix ans, le terrorisme des groupes d’extrême gauche constitue à nouveau une menace réelle en France, a déclaré Laurent Nuñez, le coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme.

Le mois dernier, en France, six hommes et une femme ont été arrêtés lors de plusieurs raids au cours desquels des explosifs et des armes à feu ont été saisis. Ils étaient soupçonnés de préparer des attaques.

Le coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme (CNRLT) Laurent Nuñez, a annoncé le possible retour des actes terroristes d’extrême gauche en France. On pense que les militants extrémistes arrêtés se sont entraînés dans la campagne, où ils ont construit et testé des explosifs.

L’un des suspects, considéré comme le chef du groupe, aurait combattu aux côtés des Kurdes dans le nord-est de la Syrie pendant 10 mois en 2017. ‘Certains sont revenus endurcis par la guerre′, a déclaré Laurent Nuñez.

Selon lui, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) les considère comme des terroristes. C’est la première fois en 13 ans que les services de renseignements français classent un groupe de gauche comme tel.

Sabotage

La dernière fois qu’un groupuscule d’ultragauche avait été à l’origine d’une planification d’attaque terroriste, c’était en 2008. Dix anarchistes avaient été suspectés d’actions de sabotage contre une ligne de TGV à Tarnac, un village du département de la Corrèze. Soulignons qu’un homme franco-belge, Benjamin Rosoux, figurait parmi le groupe d’anarchistes.

Des lignes de train à grande vitesse ont déjà été sabotées plusieurs fois en France. En 2015, la liaison Bruxelles-Lille avait elle aussi été victime d’actes de sabotage, du côté belge de la frontière.

Liens avec la crise sanitaire

L’année dernière, Europol a mis en garde contre une possible augmentation de la radicalisation de certains individus liée aux strictes mesures de lutte contre le coronavirus.

‘Les militants d’extrême gauche et d’extrême droite et ceux qui sont impliqués dans le terrorisme djihadiste tentent de profiter de l’occasion créée par la pandémie pour propager leurs objectifs′, a écrit la directrice belge d’Europol, Catherine De Bolle, dans l’avant-propos du rapport de l’UE sur la situation et les tendances du terrorisme 2020.

Au total, 119 attaques terroristes ont été enregistrées en 2019 dans l’Union européenne, selon Europol. Les attaques des groupes nationalistes et séparatistes sont les plus fréquentes (57). Il y a eu 26 attaques d’extrême gauche. L’extrême droite a, elle, été liée à 6 attentats perpétrés dans l’UE. Il y a eu 21 attaques de djihadistes, contre 24 en 2018.

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