La suprématie de Conner Rousseau chez Vooruit n’est-elle pas si totale ?

Conner Rousseau a été réélu à la tête de Vooruit avec 96% des voix ce weekend. Mais quelques indices qui sont passés inaperçus montrent que King Connah n’a pas les pouvoirs absolus pour autant.

  • Quelques détails se sont perdus dans l’effervescence festive de Plopsaland, le congrès de Vooruit ce week-end, en Flandre occidentale. Mais intéressant : De Standaard souligne mardi que dans plusieurs points cruciaux du programme du parti, le texte a été subtilement modifié. Adouci. Rendu moins piquant.
  • Notamment la proposition controversée de Rousseau, qui avait rendu le PS un peu nerveux, d’obliger les chômeurs à accepter un emploi, un « emploi de base », après deux ans d’inactivité. Ceux qui ne le feraient pas perdraient leur allocation. Dans les textes, on maintient le concept d’un tel « emploi de base », mais il n’est plus question d’obligation, il s’agit simplement d’une offre : une grande différence, tout de même.
  • « Un emploi de base est offert », dit maintenant le texte. De plus : « Si aucun emploi de base n’est disponible pour un demandeur d’emploi, celui-ci conserve sans restriction son droit à une allocation de chômage. » Cette dernière phrase est là surtout pour éviter qu’elle ne soit interprétée comme une limitation du chômage dans le temps, une proposition trop proche de la droite.

« Fortement encouragé »

  • Un deuxième point très important avec lequel Rousseau est allé sur le terrain et a cherché l’attention des médias est l’obligation de mettre son enfant en crèche. Rousseau a insisté sur ce point, car les études montrent qu’un écart se creuse dès le plus jeune âge si les parents n’envoient pas leur enfant à la crèche.
  • Initialement, le texte disait : « Les parents doivent accepter l’offre, avant que l’enfant n’ait 2,5 ans. » Mais cela a finalement changé en : « Les parents sont fortement encouragés à accepter, avant que l’enfant n’ait 3 ans. » L’obligation est devenue une recommandation. Au sein du parti, on insiste désormais sur le volet financier : le parti veut 130 jours de garde d’enfants gratuite pour chaque enfant, et suffisamment de places pour tout le monde.

Enfin, celui qui ne cache pas ses ambitions de devenir Premier ministre va faire un pas de côté de la vie politique, pour une pause. Une façon de se ressourcer et de se reposer avant les élections, après des années de transformation complète de son parti, qui est dorénavant la 3e force politique flamande dans les sondages.

Ou alors ce retrait soudain cache-t-il quelque chose de plus profond ? Pas du tout, répond son entourage.

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