La Russie sommée de rendre 400 avions volés avant qu’ils ne deviennent dangereux

Face à sa mise au ban des transports aériens mondiaux, la Russie avait réagi très durement en saisissant un grand nombre d’aéronefs étrangers présents sur son territoire. L’Union européenne essaie maintenant de les récupérer, avant qu’ils ne deviennent un danger pour les voyageurs russes.

Suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les pays d’Europe occidentale avaient interdit les avions civils russes de leur espace aérien respectif. Une mesure d’isolement à laquelle le Kremlin avait réagi encore plus durement, en autorisant le 23 mars dernier les compagnies nationales à saisir les avions étrangers encore présents dans le pays sous un contrat de leasing, et de les utiliser sur les lignes intérieures du pays.

Le plus grand « planejacking » de l’histoire

Ce sont 500 avions environ qui étaient concernés par ces locations à des compagnies aériennes russes, mais 78 d’entre eux se trouvaient à l’étranger quand la Russie a voulu les saisir, faisant ainsi descendre le nombre d’appareils victimes de ce grand « planejacking » à 400 environ. Moscou a même adopté une loi autorisant l’inscription de ces avions, d’une valeur totale de près de 10 milliards de dollars, sur son propre registre des appareils en état de vol, en violation des règles internationales.

Les Bermudes et l’Irlande, où la plupart des avions sont enregistrés, ont suspendu les certificats de navigabilité, ce qui signifie que, normalement, ces engins doivent être immobilisés au sol. C’est maintenant le Parlement européen qui s’en mêle : l’assemblée a voté ce jeudi une résolution sur l’impact de l’agression russe sur le secteur des transports et du tourisme, qui enjoint le pays à rendre ces 400 avions retenus sur son territoire. Et si cette résolution touche autant à l’économie qu’au besoin de récupérer un bien mal acquis, l’Europe fait aussi valoir qu’il s’agit aussi là d’une mesure de sécurité : sans entretien, sans pièces de rechange, ces avions deviendront rapidement dangereux.

Des avions qui tomberont tôt ou tard

Les principaux avionneurs Boeing et Airbus ayant interrompu leurs livraisons de pièces détachées, la Russie n’aura pas accès à tout ce qui est nécessaire pour entretenir ces avions, ce qui faisait d’ailleurs craindre, en mars dernier, que les compagnies qui se sont vues confier ces appareils ne décident d’en « cannibaliser » certains pour maintenir les autres en vol. Une méthode dangereuse qui, selon le Parlement européen, multipliera le risque d’accidents aériens. Dans leur résolution, les députés européens insistent sur le fait que les autorités russes seront les seules responsables de la mise en danger de la vie de leurs propres citoyens en mettant en service ces avions volés dans le ciel russe sans être en mesure de satisfaire aux exigences de sécurité nécessaires.

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