La production automobile toujours en berne en France: 37% de voitures produites en moins qu’en 2019

Sur l’année 2021, le nombre de voitures produites en France est 37% en dessous de celui de 2019. A cause de la pandémie et des pénuries de composants, mais également à cause de phénomènes présents sur le long terme, comme le passage à l’électrique, la délocalisation des sites de production, et la perte de popularité des marques françaises.

Un peu mieux qu’en 2020 (+8%), mais toujours de 37% de moins par rapport à 2019. Selon les données du cabinet Inovev, reprises par l’AFP et BFM Business, l’industrie automobile française tourne encore au ralenti. Et pour des raisons qui semblent évidentes : la pandémie et la pénurie de composants, dont les semi-conducteurs.

Dans le secteur de la production de véhicules particuliers et utilitaires légers, la barre symbolique des 1,5 million de voitures produites n’a pas été dépassée en 2021: la France en est 1,38 million. En 2019, plus de 2,2 millions de voitures avaient été produites.

Comparaison historique : comme durant les années 60

Au début des années 60, les chiffres de production étaient les mêmes qu’en 2021. Ensuite, il y a eu un pic, entre 1970 et 2005, où plus de trois millions de voitures et camionnettes ont été produites tous les ans. Le record absolu avait été atteint en 1989, avec 3,92 millions de véhicules qui avaient quitté les usines.

Délocalisation et perte en popularité

Une autre élément influe également sur les chiffres baissiers, même hors contexte de pandémie et de pénuries : les petits modèles ne sont plus produits en France. Les voitures de taille plus grande et de gamme supérieure, comme la Renault Laguna, la Citroën C5, ou encore la Peugeot 407 et 508 sont toujours produites en France, mais perdent en popularité, estime Inovev. Les SUV par contre sont encore plébiscités, mais ne sont pas produits en France.

L’électrique aussi a son rôle à jouer dans la diminution. L’engouement pour ces véhicules augmente, mais la production n’a pas encore l’étendue de celle des voitures à moteur thermique. Renault va par exemple fusionner ses différents sites de production du Nord de la France pour les relancer, en se concentrant sur l’électrique.

Dernier élément qui explique la baisse de production : les voitures françaises perdent en popularité sur les marchés européens, depuis le début des années 2000. En 20 ans, les marques ont perdu des parts de marchés au profit de Dacia, Hyundai et Kia, analyse Inovev.

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