La loi belge sur la déconnexion a un impact positif sur le bien-être des employés


Principaux renseignements

  • Seuls 11 pour cent des travailleurs en Belgique ont déclaré avoir subi des pressions pour être disponibles en dehors des heures de travail en 2024.
  • Les employés qui ont du mal à se déconnecter sont moins satisfaits de leur travail, ont moins l’intention de rester chez leur employeur et sont plus exposés au risque d’épuisement professionnel et aux problèmes de santé liés au travail.
  • Le secteur de l’éducation est soumis à une pression nettement plus forte, 20 pour cent des travailleurs déclarant se sentir obligés d’être disponibles.

La tendance à la baisse

Selon une étude récente menée par IDEWE, le plus grand service externe belge pour la sécurité et la prévention sur le lieu de travail, la tendance à la baisse du nombre de travailleurs se sentant obligés d’être disponibles en dehors des heures de travail se poursuit. En 2024, seuls 11 pour cent des travailleurs ont déclaré subir cette pression, contre 12 pour cent en 2023 et 14 pour cent avant l’entrée en vigueur de la loi sur la déconnexion en 2020.

Employés ressentent plus de sérénité et de clarté

L’étude a consisté à interroger plus de 169.000 salariés sur leurs expériences en matière de demandes de communication liées au travail en dehors des heures de travail. Selon Rosanne Volckaert, experte en risques psychosociaux liés au travail, le droit à la déconnexion apporte plus de sérénité et de clarté, car les employeurs de plus de 20 salariés ne peuvent plus s’attendre à une disponibilité en dehors des heures de travail.

Impact sur les travailleurs ayant des difficultés à se déconnecter

L’étude a également révélé des conséquences négatives importantes pour les employés qui ont du mal à se déconnecter après le travail. Ceux qui subissent des pressions ont fait état d’une satisfaction professionnelle moindre (72 pour cent contre 80 pour cent chez ceux qui ne subissent pas de pression), d’une moindre intention de rester chez leur employeur (63 pour cent contre 71 pour cent), d’une baisse de motivation (75 pour cent contre 78 pour cent) et d’un niveau de stress significativement plus élevé (40 pour cent contre 26 pour cent). En fin de compte, cela augmente le risque d’épuisement professionnel (27 pour cent contre 16 pour cent) et de problèmes de santé liés au travail entraînant une absence (20 pour cent contre 10 pour cent).

Lode Godderis, PDG d’IDEWE et professeur de médecine du travail à la KU Leuven, a souligné l’importance de la déconnexion et de la relaxation pour le bien-être général. Il a souligné que les employés en bonne santé sont plus productifs et plus loyaux.

Pression sur les rôles de direction

L’étude a également révélé une pression plus forte sur les fonctions de direction (15 pour cent contre 13 pour cent chez les non-chefs). Il est intéressant de noter que les secteurs des soins et de l’éducation affichent une tendance opposée, avec un pourcentage plus élevé de postes non dirigeants subissant une pression (13 pour cent dans les soins et 21 pour cent dans l’éducation) par rapport aux rôles dirigeants.

Pression croissante dans le secteur de l’éducation

L’étude souligne que le secteur de l’éducation est confronté à une pression nettement plus forte, 20 pour cent des travailleurs déclarant se sentir obligés d’être disponibles, ce qui dépasse la moyenne de 9 pour cent. Le secteur public suit avec 14 pour cent, tandis que le secteur des soins a connu 12 pour cent. Les travailleurs de ces secteurs doivent faire l’objet d’une plus grande attention, compte tenu de l’augmentation de la charge de travail. L’étude recommande une communication et des politiques claires en matière de désengagement, tant au niveau individuel qu’au niveau de l’équipe, et insiste sur l’importance des pauses et des moments de récupération tout au long de la semaine de travail.

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