‘La greffe de tête est maintenant possible’

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Le docteur italien Sergio Canavero, neurologue et neurochirurgien de l’université de Turin, membre du Turin Advanced Neuromodulation Group, a affirmé dans un nouveau document publié par la revue scientifique américaine Surgical Neurology International que la greffe d’une tête humaine sur le corps d’une autre personne serait désormais possible et ce, sans provoquer de paralysie.

Le journaliste de Quartz, Christopher Mims, explique que des greffes de tête ont déjà été réalisées chez des animaux dans les années 1970. Sergio Canavero a expliqué que la tête du receveur serait d’abord placée en hypothermie. Ensuite, la partie la plus difficile de l’opération est la connexion de la moelle épinière du donneur avec celle du receveur. En effet, si l’on sectionne la moelle épinière, c’est la paralysie assurée. Or, selon Canavero, on peut maintenant aisément réparer une moelle épinière tranchée nt par un instrument chirurgical très pointu si on remet les deux sections en contact dans un mélange (le fusogen) de deux polymères, le polyéthylène glycol (PEG) et le chitosane, explique le blog Passeur de Sciences du journal Le Monde. C’est ce « clean cut » de l’instrument chirurgical qui est la clé de la fusion de la moelle épinière, explique le journaliste de Quartz. Le fusogen permet de fusionner la tête avec le reste du corps et de reconstituer immédiatement les membranes cellulaires endommagées. Par ailleurs, il s’agit d’une question de rapidité car la tête doit être greffée sur le corps du receveur en une heure, le délai pendant lequel un cerveau humain peut être maintenu en hypothermie sans subir de lésions irréversibles.

Canavero s’est inspiré des travaux du chirurgien américain Robert White, spécialiste ayant réussi à transplanter la tête d’un singe sur le corps d’un autre signe en 1970. Pour cette opération, l’animal avait dû subir un arrêt cardiaque total et les organes avaient du être refroidis à une température entre 12 et 15 degrés Celsius. Auparavant, des expériences réalisées sur des cochons d’Inde ainsi que sur des chiens avaient donné des résultats concluants mais une telle expérience n’a jamais été réalisée avec des humains.

Ce type de greffe pourrait être utile pour des patients paraplégiques souffrant de blessures irréversibles (avec une moelle épinière suffisamment intacte pour permettre la transplantation) ainsi que pour des personnes souffrant de dystrophie musculaire. Outre les défis techniques, ce genre d’opération possède des limitations éthiques. Le coût d’une greffe de tête devrait se situer aux alentours des 10 millions d’euros.