Principaux renseignements
- La Grèce envisage de protester officiellement contre l’approbation par l’Italie de l’acquisition de Piaggio Aerospace par le fabricant turc de drones Baykar.
- L’accord soulève des inquiétudes en Grèce en raison des menaces perçues pour la sécurité régionale du fait de l’expansion des capacités de défense de la Turquie.
- Les accords potentiels de l’UE avec la Turquie, y compris les ventes d’avions Eurofighter et de missiles Meteor, inquiètent également les autorités grecques.
Les autorités grecques expriment leur mécontentement face à l’acquisition par la Turquie de l’entreprise italienne de défense Piaggio Aerospace par Baykar, un fabricant turc de drones. La Grèce a l’intention de protester officiellement contre l’approbation de cet accord par l’Italie, affirmant que Rome a ignoré les réglementations européennes en n’informant pas ses partenaires de l’UE à l’avance. L’accord, finalisé à la fin de l’année dernière, accorde à Baykar le contrôle des actifs commerciaux de Piaggio Aerospace.
Les capacités de défense de la Turquie
Alors que le ministère italien de l’industrie affirme que l’offre de Baykar était la plus appropriée pour sauvegarder les intérêts des travailleurs et revitaliser l’entreprise, les responsables grecs maintiennent que la transparence est primordiale dans la coopération européenne en matière de défense, en particulier lorsqu’il s’agit de traiter avec la Turquie. La Turquie a considérablement développé ses capacités de défense ces dernières années, en réduisant sa dépendance à l’égard des fournisseurs étrangers et en faisant progresser la production nationale de divers équipements militaires, notamment des drones, des véhicules blindés et des navires de guerre.
Cette évolution turque suscite des inquiétudes en Grèce, qui la perçoit comme une menace pour la sécurité régionale. La situation met en lumière les tensions plus générales de l’UE concernant les ventes d’armes et la coopération en matière de défense avec la Turquie. Les médias grecs suggèrent que le géant italien de l’aérospatiale Leonardo envisage une collaboration plus étroite avec Baykar sur les véhicules aériens sans pilote, ce qui intensifie encore les inquiétudes grecques concernant les accords de défense européens non contrôlés avec Ankara.
Implication des pays de l’UE
Les accords potentiels impliquant d’autres membres de l’UE, comme l’Allemagne, soulèvent d’autres inquiétudes. L’Allemagne a conclu un accord d’une valeur de 2,5 milliards d’euros pour la livraison de six sous-marins de type 214 à la Turquie et négocie également la vente de 40 avions à réaction Eurofighter, bien qu’aucun accord final n’ait été conclu.
La Grèce a également exprimé son opposition à une éventuelle vente de missiles air-air Meteor à la Turquie par un consortium européen comprenant la France. Lors d’une rencontre avec le président français Emmanuel Macron à Paris, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a fait part de ses inquiétudes concernant cette vente potentielle pour la deuxième fois ces derniers jours.
Inquiétudes sur la sécurité régionale
Si le bureau de Macron a souligné l’importance du partenariat stratégique franco-hellénique et de la sécurité de la Grèce, il n’a pas mentionné la question des missiles.
La Turquie cherche à acquérir jusqu’à 40 avions de combat Eurofighter pour renforcer ses capacités de défense aérienne contre les menaces régionales. Ces négociations incluraient l’achat de missiles Meteor, auxquels la Grèce s’oppose fermement en raison de leur impact potentiel sur la stabilité régionale.
La Grèce a considérablement augmenté ses propres dépenses militaires ces dernières années, en modernisant sa flotte de F-16 et en acquérant des jets Rafale de fabrication française, également équipés de missiles Meteor. La position du gouvernement grec reflète une préoccupation plus large au sein de l’UE concernant l’affirmation militaire croissante de la Turquie et ses implications pour la sécurité régionale.
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