L’ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt, qui est aussi l’actuel dirigeant du groupe libéral au Parlement européen, prend position dans le journal français Le Monde mercredi au sujet de la politique de sécurité française. Selon lui, les Etats Unis n’ont plus d’intérêt au Moyen-Orient, et ils se désengagent de cette région. L’Europe devrait donc réer une coalition militaire pour régler le conflit syrien. Mais les différents Etats membres échouent à se coordonner en matière de services de police et de renseignement. Verhofstadt pointe en particulier les Français, qui refusent d’échanger des informations concernant les mouvements des suspects avec d’autres pays de l’UE, au motif que cela mettrait en péril la souveraineté de la France. Il affirme que c’est “une posture aussi absurde que dangereuse”:“Les Français doivent savoir que leurs responsables politiques refusent le partage systématique d’information sur les déplacements des personnes suspectées, rendant le système aussi inutile à la lutte contre le terrorisme que la déchéance de nationalité. L’obstination du Conseil européen à refuser tout progrès tangible et concret en matière d’intégration des services finit par relever de la « négligence grave » pour la sécurité des Européens”, écrit-il, concédant que ce ne sera pas chose facile, et qu’il faudra du temps.
“Si, dans quelques jours seulement, la justice française réceptionne Salah Abdeslam, elle le devra au mandat d’arrêt européen conclu en 2001, sous ma présidence du Conseil européen. A l’époque aussi, j’ai entendu des cris d’orfraie sur l’atteinte insupportable à la souveraineté du juge national.Demandez aujourd’hui aux familles des victimes du Bataclan s’ils trouvent que c’était une mauvaise idée que de bousculer les traditions nationales pour faire fonctionner plus vite la justice de part et d’autre des frontières”.
Sur la station de radio France Inter, le ministre de l’Intérieur français Bernard Cazeneuve s’est opposé à la création d’une agence européenne service de renseignement européen du type FBI:
“Les services de renseignement ne s’occupent pas que de contre-terrorisme. Ils s’occupent aussi de la défense des intérêts économiques des différents pays de l’Union européenne et ne sont pas nécessairement convergents”.