La force de votre poignée de main peut prédire votre espérance de vie

Selon une étude publiée dans The Lancet, une manière simple afin d’évaluer la probabilité de mourir d’une personne au cours des prochaines années est de tester la force de sa poignée de main, écrit The Economist.

Pour arriver à cette conclusion, le docteur Darryl Leong de l’Université McMaster au Canada et ses collaborateurs ont utilisé un dynamomètre afin de mesurer les poignées de main de 140.000 personnes, âgées de 35 à 70 ans, dans 17 pays. Trois de ces pays, le Canada, la Suède et les Emirats arabes unis ont été définis comme riches. Quatre autres, le Bangladesh, l’Inde, le Pakistan et le Zimbabwe ont été classés comme pauvres. Le reste des pays dont la Colombie, la Pologne et l’Afrique du Sud ont été placés dans la catégorie des pays à revenus intermédiaires.

Les scientifiques ont suivi les participants pendant 4 ans et ont répertorié combien d’entre eux étaient morts et les causes des décès. Cependant, une importante variation selon les nations existe en ce qui concerne ce geste. Par exemple, les Suédois ont apparemment les poignées de main les plus fermes au monde tandis que les Pakistanais, les plus molles. Mais dans l’ensemble, au cours de l’étude, il est apparu que la force de la poignée de main d’une personne semblait être un bon indicateur des probabilités de décès des personnes.

A l’aide du dynamomètre, l’équipe a mesuré que la force de préhension moyenne était de 300 newtons (soit la force nécessaire pour maintenir un poids de 30,6 kg contre la gravité de la Terre). Chaque diminution d’environ 50 newtons sous cette valeur a été associée à une augmentation de 16% du risque de décès et a une hausse de 17% du risque de mourir d’une crise cardiaque. Cette baisse a été également associée à 7% de risques en plus d’avoir une crise cardiaque et à 9% de chances d’être victime d’un accident vasculaire cérébral.

Toutefois, la force de la poignée de main ou force de préhension n’est pas un indicateur totalement fiable de robustesse. Le docteur Leong n’a trouvé aucune corrélation entre cette force et les hospitalisations pour pneumonie ou les taux de diabètes. Curieusement, il ne semble pas non avoir de corrélation avec les décès liés à des chutes ou à des blessures, lors desquels la faiblesse musculaire peut avoir un rôle direct.

L’interprétation de ce qui réellement lieu est donc difficile à établir car l’étude s’est contentée d’observations et non d’expérimentations. Il est donc impossible de savoir si la faiblesse musculaire est la cause des pathologies ou si elle en en est le symptôme. Si la première hypothèse se révèle exacte, il semble que l’amélioration de la force par l’exercice soit capable d’éviter une mort précoce. Par contre, selon la deuxième hypothèse, il semble que la probabilité de mourir d’une personne soit déterminée de manière irréversible. Il s’agit vraisemblablement d’un mélange des deux : la force musculaire est certainement un bon indicateur du vieillissement, à savoir de la décrépitude biochimique généralisée en corrélation avec l’âge de la personne.

Un avantage de la méthode de M. Leong est qu’elle est facile à réaliser. En outre, les dynamomètres ne sont pas chers et peuvent être utilisés sans aucune formation préalable.