La crise sanitaire accélère la mutation du marché des bureaux bruxellois

La crise sanitaire a profondément modifié les habitudes de travail, ce qui chamboule aussi le marché des bureaux à Bruxelles. Les baux se renégocient et certains acteurs réduisent la surface qu’ils occupent, énumèrent les responsables de Perspective.brussels à l’occasion de la présentation de leur dernière analyse du marché des bureaux.

L’un des employeurs emblématiques de la capitale, la Commission européenne, a annoncé au printemps vouloir abandonner deux de ses sites majeurs afin de réduire de 25 à 30% la surface occupée. Les fonctionnaires sont moins nombreux à se déplacer pour travailler depuis le début de la crise sanitaire.

La Région de Bruxelles-Capitale, quant à elle, veut pérenniser deux à trois jours de télétravail par semaine pour son personnel. « Le marché devait se consolider, mais la crise du coronavirus est arrivée et a fait basculer la situation », indique Sophie Coekelberghs, chargée de mission chez Perspective.brussels. L’année dernière, 7,7% des bureaux étaient vacants, contre 7,5% en 2019. « La crise n’est pas finie et les stratégies des entreprises ne sont pas arrêtées », souligne Mme Coekelberghs.

Obsolescence plus rapide

Mais les baux se renégocient déjà et certains acteurs réduisent la taille de leurs installations. D’autres tentent de rentabiliser la surface qu’ils n’occupent plus en la sous-louant, par exemple. C’est ce qu’on appelle la « vacance grise » parce qu’elle n’apparaît pas encore dans les chiffres. Les employeurs optent pour des espaces plus compacts et plus en phase avec les nouvelles habitudes de travail, appelées « new ways of working » dans le jargon.

En conséquence, le fossé entre les immeubles récents et plus anciens se creuse et cela se voit sur le taux de vacance: plus de 60% des bureaux vacants ont été construits il y a plus de 15 ans. Antoine de Borman, directeur général de Perspective.brussels, parle d’une « obsolescence plus rapide » des immeubles de bureaux. « Le grand challenge pour les employeurs sera de motiver les travailleurs à revenir », explique-t-il. Il nuance toutefois: « La vacance était déjà importante avant le Covid-19 et la situation reste contrastée d’un quartier à l’autre. Les reconversions de bureaux en d’autres affectations sont aussi à l’œuvre depuis plusieurs années. Ce sera aux pouvoirs publics de déterminer comment accompagner ce processus. »

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