La Corée du Nord continue de violer les droits de l’homme dix ans après le rapport de l’ONU


Principaux renseignements

  • La Corée du Nord a resserré son emprise sur la vie des citoyens depuis la pandémie de COVID-19.
  • Les exécutions, le travail forcé et les rapports de famine persistent dans le pays malgré un certain engagement avec les institutions internationales.
  • La réduction du financement de l’aide internationale et des programmes de l’ONU constitue une menace importante pour le travail en faveur des droits de l’homme et le soutien aux réfugiés nord-coréens.

Dix ans après qu’un rapport novateur des Nations Unies a révélé les violations systématiques des droits de l’homme par la Corée du Nord, la situation reste désastreuse, selon James Heenan, représentant du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme à Séoul.

Malgré un engagement limité avec les institutions internationales, le gouvernement nord-coréen a resserré son emprise sur la vie des citoyens, en particulier depuis la pandémie de COVID-19. Heenan a exprimé son étonnement face à la persistance des exécutions, du travail forcé et des cas de famine dans le pays.

La Corée du Nord encore plus isolée

Un prochain rapport de l’équipe de Heenan s’appuiera sur les conclusions de 2014 de la Commission d’enquête sur les droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée, qui a conclu que le gouvernement nord-coréen était coupable de « violations systématiques, généralisées et flagrantes des droits de l’homme » constituant des crimes contre l’humanité.

Heenan note que si la Corée du Nord a fait preuve d’une certaine volonté d’interagir avec certains organismes internationaux, elle a en même temps intensifié son contrôle sur sa population. À l’époque de la pandémie, de vastes barrières ont été érigées le long de la frontière avec la Chine et à l’intérieur même de Pyongyang, ce qui a eu pour effet d’isoler davantage le pays.

Le désespoir des Nord-Coréens

Les rapports d’organisations telles que le Center for Strategic and International Studies et SI Analytics soulignent la mauvaise gestion par le régime de l’épidémie de COVID-19 et ses efforts continus pour renforcer le contrôle physique sur les prisonniers.

L’équipe de Heenan a interrogé plus de 300 transfuges nord-coréens, dont beaucoup ont exprimé un profond désespoir et même une certaine nostalgie de la guerre en tant que catalyseur potentiel du changement. La semaine prochaine, plusieurs de ces personnes raconteront publiquement leur histoire pour la première fois, donnant ainsi un visage humain aux conclusions des Nations unies.

Réductions budgétaires pour les organisations de droits de l’homme

Les réductions de financement de l’aide internationale et des programmes de l’ONU constituent une menace importante pour le travail en faveur des droits de l’homme et le soutien aux réfugiés nord-coréens, ce qui soulève des inquiétudes quant à l’avenir des efforts de plaidoyer dans la région. Heenan a souligné l’importance d’aborder des questions telles que les camps de prisonniers dans toute négociation politique avec la Corée du Nord, arguant que l’autocensure sur les droits de l’homme serait futile et, en fin de compte, inefficace.

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