L’addiction aux jeux vidéo et à la pornographie conduisent à une crise de la masculinité

Les jeunes hommes sont confrontés à une crise de la masculinité provoquée par l’utilisation excessive de jeux vidéo et de pornographie, a averti le psychologue et professeur de l’Université d Stanford, Phillip Zimbardo.

Dans une interview accordée à la BBC, Zimbardo a évoqué les résultats de sa nouvelle étude qui s’est intéressée aux parcours de 20.000 jeunes hommes et à leur relation avec les jeux vidéo et la pornographie, rapporte Doug Bolton dans The Independent.

«  Notre objectif s’est centré sur les jeunes hommes qui jouent excessivement aux jeux vidéo et le font dans une sorte d’isolement social, seuls dans leur chambre », a expliqué le célèbre psychologue. « Maintenant que la pornographie est disponible gratuitement, ce qui est unique dans l’histoire, ils combinent les jeux vidéo et, en tant que pause, visionnent en moyenne deux heures de pornographie par semaine ».

Pour Zimbardo, le nombre d’heures ne constituent pas véritablement un excès. Ce qui est davantage inquiétant pour le scientifique, c’est le changement de mentalité qui a lieu. « Il s’agit d’un phénomène relativement nouveau qui affecte l’esprit des jeunes hommes. Ce phénomène commence à changer le fonctionnement du cerveau, il change le centre de récompense du cerveau et produit une sorte d’excitation et de dépendance », a expliqué Zimbardo.

Comme exemple, Phillip Zimbardo cite les propos d’un jeune homme : « Lorsque je suis en classe, je souhaite jouer à World of Warcraft. Quand je suis avec une fille, j’ai envie d’être en train de regarder de la pornographie car je sais que comme ça, je ne serai jamais rejeté ».

« Ce que j’affirme, c’est que les cerveaux des garçons sont de plus en plus numériquement recâblés ».

Zimbardo a également évoqué le problème croissant suscité par un phénomène contesté appelé « dysfonctionnement érectile induite par le porno » ou PIED selon lequel « les jeune hommes qui devraient être virils ont des problèmes pour avoir une érection ».

Le psychologue estime qu’il n’y a pas de moment spécifique pour jouer aux jeux vidéo car cela varie en fonction des individus et ce moment se base sur les changements psychologiques de la personne. Toutefois, la solution, selon lui, réside dans le fait d’accepter que le problème est grave. Les parents doivent prendre conscience du nombre d’heures qu’un enfant passe seul dans sa chambre en train de jouer a des jeux vidéo et de regarder de la pornographie au détriment d’autres activités.

Zimbardo s’est également référé à l’éducation sexuelle en milieu scolaire qui, pour lui, doit non seulement se focaliser sur la biologie et la sécurité mais aussi sur les émotions, le contact physique et les relations amoureuses.