Le chiffre d’affaires du célèbre fabricant d’armes russe Kalachnikov a connu une augmentation de 123% en 2016 pour atteindre les 320 millions de dollars. Il s’agit d’un résultat remarquable car en 2014, des sanctions économiques avaient été imposées par les Etats-Unis en réponse à l’annexion par la Russie de la Crimée et aux interventions militaires russes en Ukraine. Alors que Kalachnikov prévoyait de s’étendre aux Etats-Unis, ces sanctions ont mis fin à ces plans. Toutefois, la société en a profité pour s’attaquer à d’autres marchés comme l’Asie et l’Afrique qui souhaitent améliorer l’équipement de leurs militaires à un prix abordable tout en renforçant leurs liens avec le Kremlin.Cette stratégie a été un succès principalement en Asie où de nombreux pays s’arment davantage suite à l’expansion militaire de la Chine. Les revenus de Kalachnikov devraient encore augmenter cette année même si la société demeure une entreprise de second rang au sein de l’industrie de l’armement. Kalachnikov doit en outre rivaliser en Asie du Sud-Est et en Afrique avec l’entreprise polonaise Fabryka Broni Lucznik-Radom, avec la FN Herstal de Belgique ou encore avec Heckler & Koch GmbH d’Allemagne qui offrent des produits aux mêmes prix et à un niveau de technologie plus élevé.
Drones de combat
Mais la société russe se lance aussi dans les nouvelles technologies. Kalachnikov est ainsi passé à la production de drones de combat capables d’identifier des cibles de manière autonome grâce à l’intelligence artificielle, ce qui risque sans doute de raviver le débat sur l’éthique des armes autonomes.
Boutique souvenirs à l’aéroport Chérémétiévo de Moscou
Les consommateurs restent néanmoins un important secteur pour Kalachnikov. En août dernier, le fabricant d’armes a ouvert une boutique à l’aéroport Chérémétiévo de Moscou dans laquelle il propose une vaste gamme d’articles allant des T-shirts aux sacs, en passant par ces versions en plastique de ses armes mythiques.Cette nouvelle initiative de Kalachnikov répond au besoin de la firme de diversifier ses activités, en développant son marché de clients civils. Ce changement de cap est également le résultat des sanctions imposées par l’Occident à l’industrie russe depuis l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014.