Une grande partie des compagnies aériennes du Moyen-Orient ne font pas figurer Israël sur les cartes décrivant leurs itinéraires, car ils ne le considèrent pas comme une nation. C’est ce que révèle une étude réalisée par des scientifiques de l’Université du Minnesota , sur la base d’une analyse des lignes de 111 compagnies aériennes internationales.
En général, les compagnies ont deux approchent pour présenter les destinations qu’elles assurent : soit elles sont exhaustives, produisant des mappemondes sur lesquelles tous les pays sont répertoriés ; soit elles ne présentent que les pays desservis.
Mais Qatar Airways, Saudia, Kuwait Airways (notre illustration ci-dessous) ou Etihad ont éliminé Israël de leurs cartes.
Certaines d’entre elles, Etihad, notamment, se justifient en disant que leurs cartes n’indiquent que les destinations desservies par l’un de leurs compagnies partenaires. Cependant, le Mali, l’Arménie et la Guinée figurent sur les cartes Etihad, alors qu’aucun des partenaires de cette compagnie ne dessert ces pays.
Comment l’expliquer ?
The Economist rappelle que certaines de ces compagnies aériennes sont des entreprises publiques détenues par des Etats qui ne reconnaissent pas Israël, comme l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, le Koweït et le Qatar.
D’autres pourraient aussi se soumettre aux préférences de leurs clients.
Les chercheurs ont bâti un indice en fonction des requêtes sur Google pour certaines compagnies aériennes en provenance de certains pays et la tendance à l’antisémitisme dans ces pays. Ils ont également examiné les menus des compagnies aériennes pour déterminer si elles offraient des repas casher. Kuwait Airways propose par exemple 17 options possibles pour ses menus, mais sans offrir de menu casher.
Une corrélation
L’équipe de scientifiques a ainsi trouvé l’existence d’une corrélation entre l’élimination d’Israël sur les cartes d’une compagnie aérienne, l’absence d’option casher dans ses menus, et un antisémitisme plus marqué parmi sa clientèle.
Elle conclut donc que les compagnies concernées se sentent peu enclines à changer de politique, ce qui pourrait en effet conduire à des protestations de la part de certains groupes de voyageurs.
En outre, la négation de l’existence d’Israël pour ces entreprises ne constitue pas une entrave à l’adhésion à de grandes alliances ou à l’adhésion à des partenariats internationaux. Ainsi, Air France et Delta ont un accord de partage de code avec Saudia.